Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/06/2007

Ode à regarder les oiseaux

Et bien !

oiseaux

invisibles

de la forêt, du bois

de la pure ramée

oiseaux de l’acacia

et du chêne,

oiseaux

fous, amoureux,

oiseaux surprises,

musiciens migrateurs,

un dernier

mot

avant

de rentrer,

souliers mouillés, avec

épines et feuilles mortes

chez moi :

vagabonds,

je vous aime

libres,

loin du fusil et de la cage…

Extrait de « Odes élémentaires » de Pablo NERUDA

15:45 Publié dans Nature, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

01/06/2007

Reliefs de repas

Le miaulement du chat était bien de mauvaise augure….Depuis ma fenêtre, j’ai aperçu dans le jardin un amas de jeunes plumes grises et quelques lambeaux de chair..les restes d’une petite mésange. « C’est la nature » m’a dit mon jeune fils. Le chat est là pour manger les oiseaux …

J’ai nourri les mésanges qui ont nourri leurs petits…qui ont nourri le chat (qui n’est même pas mon chat !). Restons lucides, les postes de nourrissage sont d’abord des postes d’observation, pour notre seul plaisir ! Peut-on dire –comme on le fait parfois- qu’ils participent à la sauvegarde des oiseaux ? Ils nous sensibilisent aux lois de la nature, et nous informent sur notre place en son sein…(Il m’arrive parfois de me demander si l’homme n’est pas prétentieux de penser –de croire- qu’il peut infléchir le cours des événements de l’histoire de la terre. A l’échelle de l’univers qu’est l’homme si ce n’est qu’une « poussière d’étoile » comme l’a si joliment écrit Hubert REEVES…Je ne veux pas dire que nous devons  négliger nos responsabilités, mais nous devons rester humbles !)

A propos de nourrissage des oiseaux, un souvenir revient à ma mémoire. Dans ma petite enfance, un jour d’hiver où la neige tombait –moments magiques pour un enfant bien au chaud derrière la baie vitrée- j’ai appris brutalement les lois de la nature… Des miettes de pain, déposées sur la neige sans traces, ont vite attiré les oiseaux : des mésanges, des rouges gorges, que  je découvrais avec un grand bonheur. Derrière la fenêtre –déjà !- j’observais de tous mes yeux ! Puis ce fût le désenchantement. La même main qui avait nourri allait reprendre : des pièges furent posés sur le même lieu, et malgré tous mes efforts pour les effrayer, je vis mésanges et rouges gorges revenir confiants, et se faire prendre…. Voilà sans nul doute comment s’éveille une vocation de naturaliste !

Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN

17:25 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

30/05/2007

Oiseau non identifié

Lors de ma promenade vespérale, le mardi 21 mai, un oiseau sombre, de la taille d’une corneille, mais au vol différent, avait attiré mon attention, me laissant sans réponse….

Ce soir-là un oiseau que je n’identifie pas traverse le vallon d’un bosquet à une haie d’arbres. Puis bientôt trois oiseaux, identiques, font le chemin du retour ensemble –émettant quelques cris non identifiés ! Ma curiosité est éveillée. Je les suis longuement dans mes jumelles. Mais ils sont loin, la lumière du soir n’est pas favorable…rien ne m’apparaît comme significatif. Et, au moment de disparaître dans les arbres, ils virevoltent et les ailes révèlent alors une grande surface bleue sur le dessus…Est-ce un effet de la lumière sur leurs plumes noires ? Pourtant la surface bleue est localisée…Le mystère restera entier. Je n’ai pas d’images dans ma banque de données qui pourraient correspondre à cet oiseau, hélas !

Jeudi 30 mai. Je suis aux Salces, où je prépare l’itinéraire de la sortie que j’anime demain. De retour je feuillette –une fois de plus- le LARS JONSSON…arrêt sur image sur le rollier d’Europe : c’est un bel oiseau…Je lis : « d’assez près ne peut être confondu, mais de plus loin, notamment en vol, peut être pris pour un pigeon ou un corvidé. Le vol direct fait surtout songer au pigeon colombin, mais corps plus mince, ailes plus grandes…queue plus longue, nettement étroite.. » Retour au 21 mai près de Clermont : les trois oiseaux non identifiés pourraient-ils être des rolliers ? Je n’en ai jamais vu ! - même si Gaston PIC venait au bord de la Loire, tout près de chez moi, pour les observer chaque année, je ne l’ai jamais accompagné, dommage !- Je commence à accumuler les questions sans réponse… !!!

NB : Des documents me confirment que le rollier d’Europe est présent dans le sud, et présent sur le Larzac a noté Hubert MARTIN...il ne me reste plus qu’à espérer une autre rencontre pour réfuter ou confirmer mon hypothèse…

Ce soir,à flanc de colline, dans les derniers rayons du soleil, un grand oiseau sombre au vol puissant, plane, les ailes tenues à plat. Ce n’est pas le circaète, ce ne peut être que l’aigle de Bonnelli… ! Majestueux.

23:05 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

Les petites mésanges

Hier encore j’entendais les cris caractéristiques de l’oisillon nourri, et reconnaissais les jeunes mésanges. Elles sont encore dans mon jardin, et reviennent devant ma fenêtre, dans le grand noyer….N'ont-elles pas pris leur autonomie ?…je me sens un peu « coupable », car cette année, je dois l’avouer, je distribue encore, le matin, quelques graines de tournesol –une dizaine- Un petit temps d’observation m’a rassurée. La petite mésange qui « piaillait » comme un « nourrisson », venait au poste de nourrissage, et prenait une graine qu’elle allait ensuite décortiquer sur sa branche, comme le font les adultes…Mais elle piaillait dans le temps où elle décortiquait la graine ! A ces cris l’adulte n’a pas tardé à apparaître, et  s’est nourri à son tour… Huit jours après l’envol , la petite famille n’est pas encore entièrement dispersée…Pourtant le mâle chante régulièrement.

Ce matin c’est la mère qui s’est présentée la première, et pendant qu’elle prélevait et mangeait les graines, elle appelait ! Pas de jeunes à l’horizon, la mère a alors appelé un long moment , se déplaçant dans les branchages…C’est le mâle qui a répondu à l’appel cette fois, lançant à nouveau son chant de séduction ! Le jeune a enfin quitté le refuge, me suis-je dit ?! Combien de jeunes survivent-ils à la sortie du nid ? Bien peu sans doute, vu leur grande maladresse pour voler, et pour se nourrir, et leur peu de méfiance…Combien de temps les adultes les accompagnent-ils ? Leur enseignent-ils la nourriture, et les dangers ? Le sait-on ?

Cet après midi, un miaulement -que je n’avais pas entendu depuis assez longtemps- le chat, hôte indésirable mais difficile à éloigner de mon jardin- est de retour…Est-ce de mauvaise augure ?

15:35 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

24/05/2007

Gaston PIC

Je voudrais rendre hommage à Gaston PIC. C’est un vieux monsieur qui a les yeux et le cœur emplis de nombreuses images et de nombreux récits de nature, partagés avec passion tout au long de sa vie.

Gaston PIC, vous l’avez deviné, est ornithologue ! J’étais jeune professeur de sciences naturelles lorsqu’il venait initier mes élèves aux trésors de la nature -Avec ses forêts, ses étangs, son fleuve, la Sologne Bourbonnaise dans laquelle j’avais élu domicile pour un temps était un vrai paradis pour les naturalistes.

Avec simplicité, Gaston PIC savait faire partager sa curiosité, sa passion pour la nature, mais aussi sa démarche de naturaliste, et de scientifique…Et il avait le don de conter, en images, et en mots. Alors l’épeire diadème, la cistude d’Europe, la mésange bleue, la couleuvre à collier et bien d’autres devenaient les héros d’histoires naturelles !

Mobilisant son auditoire d’adolescents, il initiait aussi le professeur, lui permettant de confronter les connaissances acquises durant ses études à la réalité du terrain ; et dans le même temps lui redonnant accès à toute cette connaissance spontanée, directement issue de son enfance -ce temps où elle vivait immergée dans la nature des Causses et de Navacelles.

Une pensée émue et reconnaissante pour Gaston PIC, et aussi pour Françoise, cette collègue et amie qui me l’a fait connaître, et avec qui nous avons cheminé pendant plusieurs années.

Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN

23:50 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)