30/04/2007
Pentes pierreuses
J’emprunte le chemin qui serpente depuis le pont -côté gard- et nous élève au-dessus du village, au-dessus du Cirque…Un chemin de pierres qui sonnent sous les pas. Le Cirque se dessine, pentes pierreuses embrassant l’ancien méandre occupé par les bonnes terres, sa colline centrale jadis contournée par la rivière, le pont de pierres sur La Vis et le village aux maisons souvent accrochées sur la roche. Peu à peu l’horizon s’ouvre sur les gorges profondes et sinueuses.
Les genêts, les aubépines, les jasmins sauvages sont en fleurs, les boutons des chèvrefeuilles prêts à éclore, déjà odorants. Les pistachiers térébinthes sont parés de jeunes feuilles et de grappes de boutons floraux. Les chênes verts, les buis ont leurs jeunes pousses vert clair aux extrémités des rameaux. Les chênes blancs, les érables de Montpellier sont en feuilles.
Dans ces taillis d’arbrisseaux, d’arbustes, et de buissons, chantent les fauvettes passerinettes. Tout au long du chemin les territoires se dessinent avec les chants. Les fauvettes sont assez mobiles, et apparaissent à découvert quelques instants, le temps d’admirer l’artiste dans son tour de chant ! La végétation basse et buissonnante sécurise les oiseaux, et permet une observation à faible distance : le mâle chante d’un buisson, d’un arbre bas ou en vol nuptial !-. Des pinsons chantent aussi sans se découvrir. Un couple de mésange huppée se presse autour d’un arbre mort, allant et venant. Elles ont élu domicile dans un des logements creusés, puis abandonnés, par le pic : un trou bien rond ! J’écourte mon observation pour ne pas déranger la petite famille -la mésange huppée est présente dans les bois de conifères. Sur ces pentes pierreuses, ici et là, se trouvent quelques pins noirs et quelques cèdres de l’atlas.
NB : La fauvette passerinette mâle est gris cendré dessus, orange terne à ocre rougeâtre sombre sur la gorge et la poitrine. Cercle orbital rouge, moustache blanche. Le chant est un gazouillis continu de fauvette, rapide et râpeux., avec des passages clairs et parfois flûtés…extrait de LARS JONSSON
16:50 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)
24/04/2007
Kenneth WHITE et le paysage
"La discipline du paysage n’a rien à voir avec « la simple promenade agréable avant le déjeuner »…
Mais la discipline du paysage consiste justement à tirer le meilleur parti possible d’un endroit, quel qu’il soit : on se doit de traquer les moindres beautés avec la patience et l’ardeur d’un botaniste à la recherche de la plante rare. Et cette discipline implique plus d’éléments encore –il ne s’agit pas seulement de patiente recherche, mais de travail sur soi. Etant donné que les pensées affectent le paysage autant que le paysage les affecte, puisque nous voyons tout à travers nos humeurs comme des lunettes de différents couleurs, il faut pour avoir des images claires, travailler ses humeurs et sa pensée. Cela se fait, non pas forcément par un labeur rigoureux, ni par un effort de réflexion, ni par une auto-analyse, mais par une ouverture progressive : il faut savoir s’ouvrir au paysage. Le voyage peut être un processus d’ouverture." Extrait de "Le chemin des crêtes de Kenneth WHITE"
Le voyage ou la promenade, "un processus d'ouverture" dit Kenneth WHITE, lorsque nous acceptons de "traquer" les moindres beautés du paysage -de révéler dans le même temps nos beautés intérieures ?!- Que sont les beautés d'un paysage ? On pourrait en parler longuement...
Art & Nature vous invite à partager cette "traque" lors des promenades photographiques, ou promenades nature, qu'elle vous propose. Se mettre à l'écoute de ce qui vibre en soi au contact du paysage...puis cueillir les images !!! ...Promenades organisées dans les paysages des Causses, du Cirque de Navacelles ou du Bassin du Salagou...Des paysages à l'empreinte minérale forte : celle de la pierre et de l'eau ! -Qui n'est pas ravi -au sens premier du mot "emporté de force"!- de trouver, nichée au coeur du Causse dans le Cirque de Navacelles, une rivière comme La Vis ? Qui est indifférent à la présence du Lac du Salagou au beau milieu des ruffes -rouges comme les terres cuites ?! Des paysages qui nous interpellent au plus profond de nous, et exigent de nous une réponse claire !
13:30 Publié dans Nature, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0)
22/04/2007
Le printemps avance
Chardonneret, merle noir, troglodyte, pinson, rossignol ( le voilà de retour !), fauvette à tête noire, ils chantent ! Mais aussi ils vaquent à leurs petites occupations : prélever un insecte dans un bouquet de jeunes feuilles ou de fleurs, s’épouiller, ou s’ébouriffer pour remettre de l’ordre dans le plumage ?! … Ce matin je me « régale les yeux » à regarder les chanteurs dans mes jumelles : le troglodyte ouvre grand son bec, long et fin ; avec sa queue relevée, il a une silhouette qu’on ne peux oublier ! Même le rossignol se montre à découvert ! Tous les arbres n’ont pas mis leurs feuilles, l’observation est encore aisée pour quelques jours…Gorge claire, ventre gris, dos et queue roux, il chante comme chante un rossignol : à pleine voix !
Le soleil s’enfonce dans la vallée, éveillant les pentes peu à peu, il ne tardera pas à caresser la cime des arbres de ses doigts de lumière. Et rejoindra la rivière…Le voilà au-dessus de la falaise : un soleil déjà blanc ! -bienfaisante lumière qui n’a mis que huit minutes, pour parcourir la distance qui sépare le soleil de la terre …
J’aime ainsi m’immerger dans les sons, dans les images -Observateur immobile et patient- Etre observée aussi, les oiseaux sont curieux et nous rendent souvent une petite visite..-Voir de mes yeux l’oiseau tout proche est toujours une grande récompense à l’attente, un grand bonheur !
Près de la rivière, les jeunes feuillages vert tendre jouent plus de la transparence, que de la brillance…Pour dire la rivière, il faut des sons, ceux de l’eau qui cascade sur les pierres, c’est le premier indice de sa présence. Il faut aussi la fraîcheur de l’air qui se perçoit quand on s’approche. Puis la rivière s’offre à la vue : pure et cristalline, à la couleur changeante selon la lumière, selon la saison…parfois il y a une harmonie parfaite entre l’eau et les berges, dans des vert bleus –couleurs des saules- ou des vert jaunes comme les noisetiers…Pour dire la rivière il y a aussi les parfums. Des senteurs qui me sont familières.
Je n’ai pas entendu ce matin les coups répétés du pic épeiche. A-t-il abandonné le vieux peuplier aux branches mortes qui résonnaient comme un tambour ! Les récents travaux d’aménagement du forage l’ont-il forcé à chercher un nouvel arbre pour son nid ?
Près de la rivière chante la mésange bleue. Un grimpereau visite un jeune aulne…Le rouge gorge égrène quelques phrases…Le printemps a paré le hêtre d’un bel habit de verdure. Ses jeunes feuilles frémissent sous le vent léger, mais ne bruissent pas encore…
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17/04/2007
De passage
Comment procéder pour identifier un chant ? J’avais d'abord tenté de rapprocher ce chant d’un chant connu, mais j’avais éliminé les hypothèses sans en retenir aucune. Il faut alors mémoriser le chant; je l'analyse et me le décris, d'autres le retiendront en bloc comme une phrase musicale…Il ne me restait que la patience pour résoudre l’énigme que me posait l’oiseau !
L’écoute est difficile pour une photographe qui a surtout de « grands yeux » ! Heureusement que les images accompagnent souvent le son, pour mon plus grand bonheur !
Nous étions aussi de passage, cet après midi, avec les enfants du Caylar, sur le chemins derrière le Roc Castel . Une nouvelle sortie avec le CPIE des causses Méridionaux,
La nature n’est pas étrangère aux enfants de l’école du Caylar, ils acceptent volontiers le silence et l’immobilité imposés par l’écoute , et la concentration par l’observation, pour le plaisir de la découverte…Ornithologues en devenir, ils sont allés à la rencontre des oiseaux, malgré un temps peu favorable : un orage qui semblait se préparer nous a obligé à lever l’ancre à plusieurs reprises, bousculant un peu le déroulement de la séance…Mais les oiseaux –peu nombreux certes- étaient au rendez-vous : nous avons observé les moineaux, les mésanges charbonnières, écouté le pipit des arbres, et un beau chant de la mésange …pour le reste ce n’étaient que des cris de contact ou d’alarme, et des ébauches de chants –non significatifs pour les enfants. Mais l’important n’est-il pas d’éveiller la curiosité et l’envie ?!
Nb : Observer et tenter d’identifier un oiseau est un excellent exercice…il s’agit d’être vif, dans l’observation et l’analyse…L’œil balaye l’oiseau, en relève rapidement les éléments essentiels : la taille, la silhouette, les couleurs, dans le même temps le cerveau met à la disposition de l’ornithologue confirmé toute une gamme de données prête à être comparée à celles observées. C’est donc un dialogue visuel entre l’oiseau et la banque d’images acquise au cours des observations -et aussi au cours des recherches documentaires ! Un jeu passionnant ! Le comportement de l’oiseau est aussi un bon critère de détermination, ses petites habitudes, ses petites manies, mais il faut toujours rester prudent, il peut y avoir des créatifs !
extrait de "journal Nature 2007" de Joëlle JOURDAN
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15/04/2007
Après la pluie
Après la pluie vient le soleil, dit la chanson !
Le lac (du Salagou !) a repris un peu d'eau, les sources du Mt Liausson coulent et l'alimenteront encore pendant quelques jours. Les roselières pourraient bien revoir l'eau ...Ca fait du bien de marcher un peu dans la terre souple, même si l'on charge nos chaussures de cette terre rouge, la ruffe, qui fait la beauté de ce paysage et la fierté des amoureux de ce pays !
Le grèbe se pavanait au soleil, glissant sur l’eau avec une grande élégance et un peu de fierté, madame couverait-elle ?! Comment ne pas reconnaître le grèbe huppé dans son plumage nuptial, embelli par ses favoris brun-roux –monsieur et madame sont identiques- et si nous ne l’avions pas vu il signalera sa présence par des cris sonores. « Il niche dans les roselières et la végétation aquatique proche de l’eau libre » dit LARS JONSSON –le nid flottant est arrimé aux plantes- Cette pluie bénéfique l’incitera à s’installer s’il était encore hésitant ! Les grèbes nous offrent de belles parades nuptiales où mâle et femelle s’affrontent dans un jeu de séduction ! Parfois l’affrontement, plus brutal, est celui de deux mâles qui défendent leurs territoires …
Sur le lac on rencontre aussi le grèbe castagneux, plus petit, plus « rondelet ». On reconnaît son cri de parade, prolongé, sonore. Avec le printemps, la vie fourmille au bord du lac. Promeneurs n’oublions pas de rappeler nos chiens qui seraient tentés de visiter les roselières …
Dans mon jardin, une nouveauté : la mésange charbonnière chante à pleine voix. Elle semble vouloir s’installer dans le nichoir, cette année. J’ai surpris quelques va et vient réguliers depuis deux jours…
Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN
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