Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/06/2007

Mimétisme

Assise sur la ruffe auprès du l’eau, mes yeux vagabondent. Voyant  tout je ne regarde rien (ou bien est-ce l’inverse, je ne sais plus !) Je vais ainsi de l’horizon, où se détache le mont Liausson et son village, au lac ; puis du lac à son rivage…L’eau est presque plate, elle clapote doucement sur la ruffe en quelques vaguelettes. Une masse plus sombre se détache dans la transparence de l’eau. Elle s’agite au gré des vagues, suivant le rythme de l’eau. De menus fils d’argent se dessinent et puis s’effacent. Mes yeux sont attirés par ces points de brillances : ils m’évoquent des alevins. Etrange me dis-je que des plantes aient ainsi leurs extrémités imitant les alevins lorsqu’elles émergent ! La question me sort de ma rêverie ( poético-photographico-naturaliste !) ..Quelles sont donc ces plantes ?! J’affine ma « mise au point » comme j’aurais pu le faire avec un appareil à photo…Oh ! surprise : c’est un banc d’alevins, en masse sombre vu leur grand nombre ! Masse abandonnée à l’eau, à ses va et vient, à la façon de feuilles se balançant autour de leur tige sous la poussée de l’eau…Et ici et là des alevins se laissent flotter, flancs au soleil –comme morts- puis se retournent. Est-ce un moyen de défense contre les prédateurs ?

Mimétisme encore ….Au milieu de la masse sombre, une tige plus claire  –petite branche ou racine ?- à demi émergée…Un regard plus précis et la "tige" se révèle être une couleuvre vipérine : tête hors de l’eau, telle un périscope ! Elle observe, indifférente aux alevins qui l’enveloppent et la recouvrent –Repue sans nul doute !

La séquence se prolonge un long moment. Le même jeu des alevins, la même position de la couleuvre…Puis brutalement, la couleuvre s’immerge et nage jusqu’au bord du rivage, tout près de moi. Elle se glissera hors de l’eau, sur la ruffe, épousant les saillies de la roche pour se déplacer, dissimulant ainsi son avancée jusqu’à une anfractuosité du rocher, dans laquelle elle disparaîtra –Voici venu le temps de la digestion peut-on penser ?!

Alevins ou couleuvres, chacun à leur façon tentent de se dissimuler à la vue des prédateurs. Manger sans être mangé ! Il s’agit de survivre !

Les balades au cœur des ruffes nous réservent toujours de belles surprises. Ce matin j’ai observé, dans une combe au-dessous de moi, une famille de mésanges en partance …j’ai reconnu les cris qui me sont familiers, et j’ai vu une dizaine de petites mésanges voletant dans la végétation assez serrée… Il était déjà tard, mais des chants se sont fait entendre : le rossignol bien sûr, le pinson, l’hypolaïs polyglotte dans les arbres et arbustes,  et la rousserole turdoïde dans les roselières…Sur le lac, les grèbes huppés accompagnés de leurs petits, les foulques ….

15:30 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.