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06/07/2007

Dernières nichées

Un rouge queue –jeune oisillon sorti du nid- posé sur le rebord de ma fenêtre, est venu frapper à la vitre, trompé par les reflets du feuillage il cherchait à avancer dans une voie sans issue ! . Dans le jardin les parents accompagnent la nichée dans leurs premières explorations..C’est la deuxième nichée du couple. La dernière sans doute. Ils avaient placé leur nid entre deux pierres d’un vieux mur sous l’escalier. A l’abri donc du soleil, du mauvais temps, et des regards indiscrets…Les rouge queues ne quittent pas le jardin, même en hiver, et à chaque printemps ils occupent ce même lieu pour nicher.

Cette année le printemps se prolonge. Il a été généreux, partout la végétation abonde, le feuillage des arbres, les vignes, les herbes du bord des sentiers…Il nous a offert une grande palette de verts, riche en nuances, ornée de rouges, de jaunes, de bleus, car la floraison aussi a été généreuse ! On en oubli presque la nature fortement minérale de notre région : la ruffe rouge du Salagou, la dolomie grise du Cirque de Mourèze et du Causse du Larzac, les schistes ocres du piémont, le calcaire en falaises et en éboulis sur les pentes du Cirque de Navacelles…

Depuis deux mois et après une très longue sécheresse, il a plu –il pleut- régulièrement. Pas des pluies torrentielles qui ruissellent, ravinent et ravagent tout, mais une pluie qui dure et qui pénètre la terre. La réhydratant en profondeur. Juste retour, le cadeau reçu par la terre est redonné à présent par la végétation qui renvoie l’eau dans l’atmosphère : l’air est plus frais, moins sec qu’à l’habitude –je retrouve avec étonnement, et avec bonheur, des sensations découvertes dans la Sologne Bourbonnaise où j’ai vécu pendant quinze années.  

La chaleur viendra. Les cigales chantent –même si elles sont encore hésitantes, timides. Ces cigales qui font le sud ! Ce matin les cigales ne chantent pas encore, même s’il est déjà onze heures. Seules les mésanges charbonnières se manifestent par des petits cris de contact. Elles nourrissent leur deuxième nichée –le nichoir a été honoré cette année. Le mâle a fini par chasser les jeunes qui tentaient encore de venir au poste de nourrissage. La femelle appelle parfois, mais les cris sont moins insistants, plus légers, des cris de contact qui vérifient la présence. De qui ? Mâle et femelle délaissent à présent les graines de tournesol et s’activent : je les vois revenir chenilles au bec !

Ce printemps j’aurais vécu dans l’intimité des mésanges. Un vrai bonheur ! Et le noyer noir d’Amérique m’offre un feuillage abondant et délicat dans lequel jouent le vent et la lumière. Un vrai spectacle ! 

Extrait de "Journal Nature 2007" de Joëlle JOURDAN

18:20 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

27/06/2007

Les mésanges sont tristes

Celui qui les avait tant observées, écoutées, et qui parlaient sans nul doute avec elles, Gaston PIC, n’est plus.

Gaston PIC nourrissait ses mésanges sur le rebord de sa fenêtre, mais il avait aussi construit un nichoir qui lui permettait de faire des observations et de nombreuses photographies, pour découvrir puis dévoiler l’intimité de leur vie, sans jamais déranger ses protégées…Il les habituait d’abord à sa présence, à celle de l’appareil à photo, puis par une petite trappe qu’il avait réalisée sur le côté du nichoir, et commandant l’appareil à distance, il saisissait des moments inoubliables ! Comme lorsque l’oisillon qui vient d’être nourri se retourne, présente son postérieur à l’adulte, qui prélève alors délicatement la fiente au moment où elle est rejetée..pour l’emporter au loin (« loin du nid pour ne pas le souiller et loin du nichoir pour ne pas alerter les prédateurs » je cite les paroles inscrites dans ma mémoire…)…

Naturaliste, autodidacte, il suivait aussi la démarche du scientifique pour tenter de répondre aux questions qu’il se posait. Gaston PIC -ancien électricien- avait placé à l’entrée du nichoir un perchoir équipé d’un contact électrique, relié à un stylet enregistreur, et chaque passage des adultes s’inscrivait sur un rouleau de papier. On pouvait ainsi compter le nombre de chenilles apportées dans une journée, et comparer les résultats, variant selon le nombre d’oisillons, et selon le temps qu’il faisait…Mes élèves gardent sûrement l’image de Gaston PIC, avec sa grande barbe blanche, leur faisant revivre tous ces moments d’observation de naturaliste curieux et averti !

Gaston PIC a suscité de nombreuses vocations de naturaliste dans le Bourbonnais, et a accompagné de nombreux jeunes dans leurs débuts …Il a œuvré pour la sauvegarde des oiseaux, de la nature, mais aussi du fleuve Allier –grand couloir de migration des oiseaux- qu’il aimait sauvages !

Nous sommes nombreux à avoir au fond des yeux ses belles images et au fond du cœur ses récits qui nous enchantaient. A nous tous de prolonger, en toute humilité, son œuvre ! La nature n’est-elle pas notre bien commun le plus précieux ? Merci à vous Gaston PIC.

PS : J’ai oublié de vous dire que les mésanges avaient, elles aussi, longuement observé Gaston PIC, intriguées dans un premier temps, puis amusées, et finalement complices… ! Et qu’ensemble, ils ont fait beaucoup de découvertes ! Elles nous parleront encore longtemps de lui ! J’ai d’ailleurs constaté que depuis quelques jours les mésanges sont tristes.

Extrait de " Journal Nature2007"  de Joëlle JOURDAN  

 

22:15 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

13/06/2007

Dépendance chez les mésanges

Les jeunes mésanges sont toujours sur le territoire de leurs parents. On les différentie encore aisément, à leur taille, leurs couleurs et surtout par leur comportement. Les jeunes ont gagné de l’agilité dans leurs mouvements et déplacements, mais il y a encore de la maladresse.

Ce matin, c’est le mâle qui est venu chercher quelques graines de tournesol. A sa vue, le jeune qui auparavant allait et venait dans le feuillage, a retrouvé ses réflexes d’oisillon au nourrissage : frémissements des ailes légèrement écartées et babillement quémandeur…Cette demande n’a pas reçu de réponse, malgré l’insistance du jeune qui voletait pour suivre le mâle dans ses déplacements…jusqu’à la mangeoire où il s’est lui-même nourri, retournant ensuite à ses occupations ! Quelle fable et quelle morale aurait pu écrire La Fontaine au vu de cela ?!

Les adultes ne nourrissent plus , mais ils veillent encore. J’entends leurs appels vérifiant la présence des jeunes. Et j’ai pu observer un comportement plus querelleur éloignant tout intrus sur leur territoire, quel que soit son espèce. Aujourd’hui, quand la femelle s’est approchée du poste de nourrissage , elle a d’abord appelé longuement le jeune, puis ils ont fait des va et vient pour prélever leurs graines, à tour de rôle, et les décortiquer sur une branche du noyer –le jeune est plus prudent à présent et ne reste plus dans la mangeoire pour manger ! Je n’ai pas observé dans ce cas d’attitude de quémandeur. Est-ce ainsi que l’on enseigne ?

NB : Le couple prépare-t-il une deuxième nichée ? J’ai lu que des oiseaux solitaires aidaient parfois au nourrissage de nichées, chez les passereaux. Les jeunes aideront-ils ?        Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN

17:00 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (1)

09/06/2007

Coccinelles

Coccinelles, « bête à Bon Dieu »….ce sont bien elles dont les larves consomment pucerons et cochenilles, avec voracité dit-on ! Et qui sont des alliés de la culture biologique… Les coccinelles sont, pour le scientifique, un insecte (trois paires de pattes articulées ), de l’ordre des coleoptera (ailes antérieures coriaces, appelées élytres qui recouvrent l’abdomen) et de la famille des coccinelidae (coléoptères globuleux au corps luisant, rouges, noirs, oranges ou jaunes !)…Et pour la photographe que je suis, un bien joli animal ! Celle que j’ai trouvée, sur une plante de mon jardin, était un peu trop petite pour en faire une belle photo, les mots vont-ils remplacer l’image pour la dire ?!

Le mot « coccinelle » évoque pour beaucoup un petit insecte globuleux, et rouge à points noirs (sept points pour la plus commune en Europe), à six courtes pattes…que l’on peut faire grimper sur notre doigt et qui s’envole en arrivant au sommet -ses deux élytres rigides s’écartent alors pour libérer deux ailes membraneuses qui se déplient…adieu « petite bête à Bon Dieu » ! !

Celle-ci n’est pas rouge à points noirs ! Mais noire à points blancs !  (il y a 5000 espèces de coccinelles à travers le monde, donc de la variété dans la garde robe ! !) En vue dorsale, un insecte de forme globuleuse. Tête, thorax et abdomen (les trois parties du corps des insectes) apparaissent d’un beau noir luisant et lisse ! Des points blancs, sont disposés sur les élytres de façon symétrique, formant des lignes pointillées qui en suivent les contours.  Deux rangées centrales de quatre points, et deux rangées latérales de cinq points, qui convergent vers le bas de l’abdomen, et une rangée horizontale en haut de l’abdomen. Un point rouge sombre, sur l'avant du thorax, à gauche et à droite de la tête. En vue ventrale – un insecte assez plat- on retrouve le rouge des coccinelles, sombre ici, mais agrémenté de noir. Du noir intense et luisant sur la tête, le thorax et les pattes, et un petit point noir médian sur chaque anneau de l’abdomen -formant donc une ligne pointillée, noire sur fond rouge ! Et tout autour de l’abdomen, ourlant chaque anneau, un liseré noir … Un vrai petit bijou cette coccinelle !! Il est temps que je lui redonne sa liberté !

NB : les documents utilisés sont : "Insectes, araignées et autres arthropodes terrestres" de Georges Mc GAVIN ed Bordas, et "Encyclopédie des Insectes" de V.J. STANEK ed gründ

Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN

16:05 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

06/06/2007

La nature nous enseigne

Je n’ai pas arrêté le nourrissage cette année, aux premiers beaux jours, comme il est souhaitable de le faire…et j’ai distribué quelques graines de tournesol chaque matin –quelques graines seulement !- qui m’offraient ainsi quelques visites des mésanges –J’avais bonne conscience, en ne mettant que « quelques graines » … !

Et bien, NON, j’ai bien crée une dépendance : l’envol des jeunes mésanges a eu lieu le 22 mai, et je constate qu’au moins deux jeunes ( un autre a été mangé par le chat) habitent encore mon jardin..Ils passent eux aussi au poste de nourrissage, dans lequel ils s’installent parfois pour manger –oubliant ou n’ayant pas appris à fuir avec leur graine, comme le font les adultes- Ils décortiquent et consomment les graines sur place. Et dans le même temps les parents, à peu de distance, signalent le danger par des cris d’alarme, puis tente de déloger les jeunes en les bousculant lors de leurs passages à la mangeoire.

A d’autres moments de la journée j’entends les parents appeler. Des cris que je connais maintenant, qui rassemblent la nichée..Les parents veillent encore. Le mâle chante parfois. Essaye-t-il de tourner la femelle vers ses obligations naturelles qui seraient de préparer une deuxième nichée ?!

Voilà comment j’ai crée une dépendance, changeant le cours naturel des événements : les jeunes ne s’éloignant pas du poste de nourrissage, les parents ne lâchent pas la surveillance de jeunes non autonomes !!

1ier enseignement : nos conduites ne sont jamais anodines, et pèsent sur la vie des autres... 

2iè enseignement : l’aide apportée trop longtemps peut compromettre l’acquisition de l’autonomie…et priver de liberté… On le savait me direz-vous !

16:30 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)