Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/06/2007

Les mésanges sont tristes

Celui qui les avait tant observées, écoutées, et qui parlaient sans nul doute avec elles, Gaston PIC, n’est plus.

Gaston PIC nourrissait ses mésanges sur le rebord de sa fenêtre, mais il avait aussi construit un nichoir qui lui permettait de faire des observations et de nombreuses photographies, pour découvrir puis dévoiler l’intimité de leur vie, sans jamais déranger ses protégées…Il les habituait d’abord à sa présence, à celle de l’appareil à photo, puis par une petite trappe qu’il avait réalisée sur le côté du nichoir, et commandant l’appareil à distance, il saisissait des moments inoubliables ! Comme lorsque l’oisillon qui vient d’être nourri se retourne, présente son postérieur à l’adulte, qui prélève alors délicatement la fiente au moment où elle est rejetée..pour l’emporter au loin (« loin du nid pour ne pas le souiller et loin du nichoir pour ne pas alerter les prédateurs » je cite les paroles inscrites dans ma mémoire…)…

Naturaliste, autodidacte, il suivait aussi la démarche du scientifique pour tenter de répondre aux questions qu’il se posait. Gaston PIC -ancien électricien- avait placé à l’entrée du nichoir un perchoir équipé d’un contact électrique, relié à un stylet enregistreur, et chaque passage des adultes s’inscrivait sur un rouleau de papier. On pouvait ainsi compter le nombre de chenilles apportées dans une journée, et comparer les résultats, variant selon le nombre d’oisillons, et selon le temps qu’il faisait…Mes élèves gardent sûrement l’image de Gaston PIC, avec sa grande barbe blanche, leur faisant revivre tous ces moments d’observation de naturaliste curieux et averti !

Gaston PIC a suscité de nombreuses vocations de naturaliste dans le Bourbonnais, et a accompagné de nombreux jeunes dans leurs débuts …Il a œuvré pour la sauvegarde des oiseaux, de la nature, mais aussi du fleuve Allier –grand couloir de migration des oiseaux- qu’il aimait sauvages !

Nous sommes nombreux à avoir au fond des yeux ses belles images et au fond du cœur ses récits qui nous enchantaient. A nous tous de prolonger, en toute humilité, son œuvre ! La nature n’est-elle pas notre bien commun le plus précieux ? Merci à vous Gaston PIC.

PS : J’ai oublié de vous dire que les mésanges avaient, elles aussi, longuement observé Gaston PIC, intriguées dans un premier temps, puis amusées, et finalement complices… ! Et qu’ensemble, ils ont fait beaucoup de découvertes ! Elles nous parleront encore longtemps de lui ! J’ai d’ailleurs constaté que depuis quelques jours les mésanges sont tristes.

Extrait de " Journal Nature2007"  de Joëlle JOURDAN  

 

22:15 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

13/06/2007

Dépendance chez les mésanges

Les jeunes mésanges sont toujours sur le territoire de leurs parents. On les différentie encore aisément, à leur taille, leurs couleurs et surtout par leur comportement. Les jeunes ont gagné de l’agilité dans leurs mouvements et déplacements, mais il y a encore de la maladresse.

Ce matin, c’est le mâle qui est venu chercher quelques graines de tournesol. A sa vue, le jeune qui auparavant allait et venait dans le feuillage, a retrouvé ses réflexes d’oisillon au nourrissage : frémissements des ailes légèrement écartées et babillement quémandeur…Cette demande n’a pas reçu de réponse, malgré l’insistance du jeune qui voletait pour suivre le mâle dans ses déplacements…jusqu’à la mangeoire où il s’est lui-même nourri, retournant ensuite à ses occupations ! Quelle fable et quelle morale aurait pu écrire La Fontaine au vu de cela ?!

Les adultes ne nourrissent plus , mais ils veillent encore. J’entends leurs appels vérifiant la présence des jeunes. Et j’ai pu observer un comportement plus querelleur éloignant tout intrus sur leur territoire, quel que soit son espèce. Aujourd’hui, quand la femelle s’est approchée du poste de nourrissage , elle a d’abord appelé longuement le jeune, puis ils ont fait des va et vient pour prélever leurs graines, à tour de rôle, et les décortiquer sur une branche du noyer –le jeune est plus prudent à présent et ne reste plus dans la mangeoire pour manger ! Je n’ai pas observé dans ce cas d’attitude de quémandeur. Est-ce ainsi que l’on enseigne ?

NB : Le couple prépare-t-il une deuxième nichée ? J’ai lu que des oiseaux solitaires aidaient parfois au nourrissage de nichées, chez les passereaux. Les jeunes aideront-ils ?        Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN

17:00 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (1)

09/06/2007

Coccinelles

Coccinelles, « bête à Bon Dieu »….ce sont bien elles dont les larves consomment pucerons et cochenilles, avec voracité dit-on ! Et qui sont des alliés de la culture biologique… Les coccinelles sont, pour le scientifique, un insecte (trois paires de pattes articulées ), de l’ordre des coleoptera (ailes antérieures coriaces, appelées élytres qui recouvrent l’abdomen) et de la famille des coccinelidae (coléoptères globuleux au corps luisant, rouges, noirs, oranges ou jaunes !)…Et pour la photographe que je suis, un bien joli animal ! Celle que j’ai trouvée, sur une plante de mon jardin, était un peu trop petite pour en faire une belle photo, les mots vont-ils remplacer l’image pour la dire ?!

Le mot « coccinelle » évoque pour beaucoup un petit insecte globuleux, et rouge à points noirs (sept points pour la plus commune en Europe), à six courtes pattes…que l’on peut faire grimper sur notre doigt et qui s’envole en arrivant au sommet -ses deux élytres rigides s’écartent alors pour libérer deux ailes membraneuses qui se déplient…adieu « petite bête à Bon Dieu » ! !

Celle-ci n’est pas rouge à points noirs ! Mais noire à points blancs !  (il y a 5000 espèces de coccinelles à travers le monde, donc de la variété dans la garde robe ! !) En vue dorsale, un insecte de forme globuleuse. Tête, thorax et abdomen (les trois parties du corps des insectes) apparaissent d’un beau noir luisant et lisse ! Des points blancs, sont disposés sur les élytres de façon symétrique, formant des lignes pointillées qui en suivent les contours.  Deux rangées centrales de quatre points, et deux rangées latérales de cinq points, qui convergent vers le bas de l’abdomen, et une rangée horizontale en haut de l’abdomen. Un point rouge sombre, sur l'avant du thorax, à gauche et à droite de la tête. En vue ventrale – un insecte assez plat- on retrouve le rouge des coccinelles, sombre ici, mais agrémenté de noir. Du noir intense et luisant sur la tête, le thorax et les pattes, et un petit point noir médian sur chaque anneau de l’abdomen -formant donc une ligne pointillée, noire sur fond rouge ! Et tout autour de l’abdomen, ourlant chaque anneau, un liseré noir … Un vrai petit bijou cette coccinelle !! Il est temps que je lui redonne sa liberté !

NB : les documents utilisés sont : "Insectes, araignées et autres arthropodes terrestres" de Georges Mc GAVIN ed Bordas, et "Encyclopédie des Insectes" de V.J. STANEK ed gründ

Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN

16:05 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

06/06/2007

La nature nous enseigne

Je n’ai pas arrêté le nourrissage cette année, aux premiers beaux jours, comme il est souhaitable de le faire…et j’ai distribué quelques graines de tournesol chaque matin –quelques graines seulement !- qui m’offraient ainsi quelques visites des mésanges –J’avais bonne conscience, en ne mettant que « quelques graines » … !

Et bien, NON, j’ai bien crée une dépendance : l’envol des jeunes mésanges a eu lieu le 22 mai, et je constate qu’au moins deux jeunes ( un autre a été mangé par le chat) habitent encore mon jardin..Ils passent eux aussi au poste de nourrissage, dans lequel ils s’installent parfois pour manger –oubliant ou n’ayant pas appris à fuir avec leur graine, comme le font les adultes- Ils décortiquent et consomment les graines sur place. Et dans le même temps les parents, à peu de distance, signalent le danger par des cris d’alarme, puis tente de déloger les jeunes en les bousculant lors de leurs passages à la mangeoire.

A d’autres moments de la journée j’entends les parents appeler. Des cris que je connais maintenant, qui rassemblent la nichée..Les parents veillent encore. Le mâle chante parfois. Essaye-t-il de tourner la femelle vers ses obligations naturelles qui seraient de préparer une deuxième nichée ?!

Voilà comment j’ai crée une dépendance, changeant le cours naturel des événements : les jeunes ne s’éloignant pas du poste de nourrissage, les parents ne lâchent pas la surveillance de jeunes non autonomes !!

1ier enseignement : nos conduites ne sont jamais anodines, et pèsent sur la vie des autres... 

2iè enseignement : l’aide apportée trop longtemps peut compromettre l’acquisition de l’autonomie…et priver de liberté… On le savait me direz-vous !

16:30 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

04/06/2007

Mimétisme

Assise sur la ruffe auprès du l’eau, mes yeux vagabondent. Voyant  tout je ne regarde rien (ou bien est-ce l’inverse, je ne sais plus !) Je vais ainsi de l’horizon, où se détache le mont Liausson et son village, au lac ; puis du lac à son rivage…L’eau est presque plate, elle clapote doucement sur la ruffe en quelques vaguelettes. Une masse plus sombre se détache dans la transparence de l’eau. Elle s’agite au gré des vagues, suivant le rythme de l’eau. De menus fils d’argent se dessinent et puis s’effacent. Mes yeux sont attirés par ces points de brillances : ils m’évoquent des alevins. Etrange me dis-je que des plantes aient ainsi leurs extrémités imitant les alevins lorsqu’elles émergent ! La question me sort de ma rêverie ( poético-photographico-naturaliste !) ..Quelles sont donc ces plantes ?! J’affine ma « mise au point » comme j’aurais pu le faire avec un appareil à photo…Oh ! surprise : c’est un banc d’alevins, en masse sombre vu leur grand nombre ! Masse abandonnée à l’eau, à ses va et vient, à la façon de feuilles se balançant autour de leur tige sous la poussée de l’eau…Et ici et là des alevins se laissent flotter, flancs au soleil –comme morts- puis se retournent. Est-ce un moyen de défense contre les prédateurs ?

Mimétisme encore ….Au milieu de la masse sombre, une tige plus claire  –petite branche ou racine ?- à demi émergée…Un regard plus précis et la "tige" se révèle être une couleuvre vipérine : tête hors de l’eau, telle un périscope ! Elle observe, indifférente aux alevins qui l’enveloppent et la recouvrent –Repue sans nul doute !

La séquence se prolonge un long moment. Le même jeu des alevins, la même position de la couleuvre…Puis brutalement, la couleuvre s’immerge et nage jusqu’au bord du rivage, tout près de moi. Elle se glissera hors de l’eau, sur la ruffe, épousant les saillies de la roche pour se déplacer, dissimulant ainsi son avancée jusqu’à une anfractuosité du rocher, dans laquelle elle disparaîtra –Voici venu le temps de la digestion peut-on penser ?!

Alevins ou couleuvres, chacun à leur façon tentent de se dissimuler à la vue des prédateurs. Manger sans être mangé ! Il s’agit de survivre !

Les balades au cœur des ruffes nous réservent toujours de belles surprises. Ce matin j’ai observé, dans une combe au-dessous de moi, une famille de mésanges en partance …j’ai reconnu les cris qui me sont familiers, et j’ai vu une dizaine de petites mésanges voletant dans la végétation assez serrée… Il était déjà tard, mais des chants se sont fait entendre : le rossignol bien sûr, le pinson, l’hypolaïs polyglotte dans les arbres et arbustes,  et la rousserole turdoïde dans les roselières…Sur le lac, les grèbes huppés accompagnés de leurs petits, les foulques ….

15:30 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)