13/04/2007
Premières hirondelles
Magique lac aux couleurs changeantes selon la lumière, le temps ou la saison…Comment nommer celle d’aujourd’hui ? Vert d’eau, moiré de rose le long du rivage -couleur de la ruffe !- Des tons pastels sous le ciel gris. L’eau frémit en surface, seul le bruit de la pluie...
Mes yeux vont et viennent avec les hirondelles, en suivant l’une au croupion et ventre blanc –une hirondelle de fenêtre- puis l’autre, dos entièrement noir, ventre blanc, gorge rouge brique et longs filets de la queue –une hirondelle rustique...Elles s’habituent à ma présence, dessinent de belles courbes juste devant moi -dos noir et longs filets de la queue, mais une pirouette gracieuse révèle un ventre plus rouge, est-ce une hirondelle rustique ?! Je la chercherai encore du regard, jusqu’à confirmer mon observation –je n’ai pas mes jumelles !
Le lac s’éclaire d’un beau gris métallique, la brume dévoile les reliefs…Malgré la pluie, devant moi pour la première fois cette année, les hirondelles infatigables écrivent le mot « printemps » !
Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN
NB : Mes recherches complémentaires, au retour me laissent perplexes : il y a bien une hirondelle rustique au ventre rouge brique, mais c’est l’hirondelle rustique savignii, sédentaire le long du Nil en Egypte ! …cependant on observe un hivernage occasionnel dans le sud de la France dit le « LARS JONSSON ! Encore un énigme à résoudre ! Je vais devoir consulter les ornithologues de la région !
J'ai noté aussi qu'en période de migration les hirondelles rustiques se rassemblent en grands groupes avec d'autres hirondelles dans les marais et les roselières où les insectes aériens abondent, et forment des dortoirs dans les roseaux.
23:10 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)
09/04/2007
Naturaliste
à propos du rouge gorge de Trèves…Il était évident que le nid découvert en bord de sentier au-dessus du talus, était celui du rouge gorge. L’oiseau chantait tout près du nid dans la taillis, mais de l’autre côté du chemin -comme pour détourner notre attention. Il chantait malgré notre présence, tout près de nous -un comportement habituel pour un oiseau inquiété qui protège son nid. Un beau nid de brindilles et de mousse qui semble bien être celui d’un rouge gorge.
Mais le doute subsiste, l’emplacement du nid ne me semble pas être celui que choisit régulièrement le rouge gorge ? Bien sûr les branchages très serrés et entre-mêlés qui le supportent, lorsqu’ils seront en feuilles imiteront bien le sol d’un taillis dans lequel est placé le plus souvent le nid. Ma rigueur de scientifique m’invite à faire quelques recherches complémentaires –ne nous contentons pas d’une évidence ! « En matière de nidification le rouge gorge est capable de s’adapter à son environnement. Il niche ordinairement sous des branchages..
L’observateur curieux et patient –et discret pour éviter de déranger l’oiseau !- pourrait revenir à son poste, et confirmer par l’observation sa découverte : il finirait par surprendre le rouge gorge dans ses va et vient vers le nid ! (ou découvrirait un autre locataire ! ) … Mais Trèves est trop loin à présent ! Que conclure aujourd’hui ?!
Le naturaliste a souvent l’âme d’un poète, mais il doit avoir aussi l’esprit d’un scientifique…
NB : informations complémentaires, extraites du CDrom "Les Oiseaux d'europe" de Sitelle..." Le rouge gorge niche dans des sites variables, proches du sol, par terre, souvent à flanc de pente, dans la terre ou le couvert végétal, dans une cabane de jardin, un trou de mur, une souche...Le nid est fait d'herbes sèches, de feuilles, de lichens, la cuvette intérieure est tapissée de crins, de plumes, de débris végétaux. 1 à 3 couvées annuelles, avril-mai, juin, juillet. 4 à 7 oeufs de 20 mm, blanchâtres pointillés de roux sont couvés pendant 13-14 jours. Les jeunes nidicoles (qui restent au nid) s'envolent à 12-15 jours.
18:35 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (1)
06/04/2007
A TREVES
Une animation "découverte des oiseaux" dans la classe de Trèves, avec des enfants de 3 à 7 ans. Réalisée en collaboration avec Martine dans le cadre des activités du CPIE (centre permanent d'initiative pour l'environnement) des Causses méridionaux, ce mercredi 4 avril dans la matinée.
Trèves est un petit village aux rues étroites, dans la vallée de la Trézèle, construit juste au-dessus de la rivière. Un très beau pont de pierres relie le village aux champs avoisinants.
Avec les enfants nous parcourons les ruelles –l’un d’eux me signale un chant, c’est le rouge queue qui nous accompagne. Son chant grinçant nous arrive depuis le toit où il est perché ! Puis nous empruntons le pont, découvrant alors la rivière et, perchés à notre tour, nous parcourons le paysage qui s’offre à nos yeux – et à nos oreilles !- Une belle lumière matinale arrive jusqu’à nous. Le soleil est au rendez-vous, il met du temps pour percer les profondeurs de la vallée, chaque matin !
Nous sommes déjà interpellés par le rouge gorge qui chante dans une haie sur notre droite. Puis un autre chante à son tour depuis le taillis au-dessus de nous –il est toujours intéressant de repérer ainsi les limites des territoires entre deux oiseaux d'une même espèce. Quelle distance sépare ces deux-là: trente mètres environ… ? Le vent est frais malgré tout, et nous invite à poursuivre !
Les enfants ont pour mission de repérer et de récolter des « indices du changement »…Ils avaient déjà parlé de l’hiver, et de la vie des oiseaux à cette saison. Voilà donc le petit groupe parti pour la découverte ! Le printemps est bien là et se prépare ! Les enfants vont cueillir les primevères en bouton, les violettes odorantes, observeront les spores orangées du polypode, prélèveront de jeunes pousses sortant de terre –tiges dressées ou en rosettes- Sur les arbres des bourgeons gonflés, ou d’autres déjà éclos portant de petits bouquets de jeunes feuilles vert tendre. Dans le pré un arbre en fleurs. Tout blanc comme la neige …est-ce un prunier ?
Nous remontons maintenant le long d’un ruisseau –presque asséché malgré la saison- jusqu’au taillis. Le rouge gorge n’a pas fui devant notre approche et nous offre son chant flûté et un peu mélancolique. Aucun autre chant ne brouille l’écoute -C’est encore un peu tôt dans la saison, peu d’oiseaux chantent, il faut profiter de ces moments privilégiés où l’écoute est facile pour mémoriser les premiers chants…avant le grand concert du mois de mai ! Les enfants sont attentifs. Et suprême récompense, tout près de nous, dans les branchages serrés et entremêlés –dépourvus encore de feuilles- nous apparaît le nid fait de brindilles et de mousse ! -C’est la période idéale pour faire de telles découvertes, plus tard ce seront les menus cris des oisillons qui signaleront leur présence- Un autre chant se fait entendre plus bas dans les grands arbres du bord de la rivière, celui de la mésange bleue. Plus difficile à écouter pour les enfants car il est ténu, il ne les détournera pas de celui du rouge gorge si proche…
Au retour dans le pré, voletant ici et là le rouge gorge et le rouge queue…Il est temps de rentrer en classe y rapporter toutes nos découvertes !
Extrait de »Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN
NB : Ce matin encore le chant léger et répété de la mésange bleue (bien plus doux que celui de la mésange charbonnière) accompagne mon travail d’écriture…Elle niche c’est sûr dans mon jardin, mais je n’ai pas osé chercher le nid de peur de la faire fuir !
15:25 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)
01/04/2007
Prochainement
http://perso.orange.fr/jjourdan/a-n/ Le site de l'association Art & Nature....
Un atelier photographie "Lumières du Printemps", le samedi 7 avril et le samedi 5 mai au village des arts et métiers du livre à OCTON
Et les "Promenades Photographiques", ou "Promenades Nature" ....partir à la découverte de la nature, y poser un regard de photographe ou de naturaliste...
15:20 Publié dans Ateliers, Calendrier A&N, Nature, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0)
29/03/2007
Ecoute des oiseaux à Navacelles
8h …une sortie pour écouter les chants d’oiseaux – autour du pont, on peut découvrir ainsi les espèces qui peuplent différents milieux : les bords de rivière, les grands arbres dans le pré, les rochers qui portent l’église et « le château », et en face –sur la rive gauche de la rivière- la pente d’éboulis à végétation essentiellement buissonnante. Aujourd’hui la sortie était un peu trop tardive pour profiter du concert matinal, celui qui accompagne le lever du jour quand les oiseaux manifestent leur joie de retrouver la lumière –un peu de poésie m’est-elle permise ?!- en même temps qu’ils s’empressent de re-limiter leur territoire : signaler leur présence à ceux de leur espèce par un chant qui est propre à chacune…
Le rouge queue, le troglodyte, et le rouge gorge nous ont accompagné…Nous offrant des tours de chants successifs. Tantôt un troglodyte lançait une trille, et bientôt un deuxième suivait…les chants se positionnaient dans l’espace donnant une idée du territoire occupé par chaque oiseau…Plus tard c’était au tour des rouge-gorge, se répondant ici et là… Pas de grand concert donc dans lequel on peine à séparer les différents chants et à identifier les espèces. Mais quelques solos qui offrent des conditions d’écoute optimales !…L’observateur -que nous sommes- a tout le loisir de s’installer dans l’écoute, puis de chercher à découvrir l’artiste ! Et de l’admirer –grâce à ses jumelles- dans son tour de chant ! Un petit oiseau terne, très mobile, à la queue courte et relevée : le troglodyte mignon ! Une belle gorge rouge qui se dévoile lorsque l’oiseau se retourne, ce ne peut être que le rouge gorge familier !
Nous avons pu voir aussi la fauvette à tête noire –même si celle-ci avait la calotte marron : c’était une femelle ! La mésange nonette qui furetait ici et là sur les branches encore dénudées d’un peuplier. Les mésanges à longue queue. Les mésanges charbonnières. Le pinson des arbres, un mâle dans son habit de noces. Le cincle plongeur en vol au dessus de la rivière. Aperçu un merle, sans voir le bec jaune –était-ce le merle bleu ? ! ? Nous avons aussi entendu le chant de la mésange bleue., du rouge queue noir, du pinson des arbres. Quelques coups du pic épeiche.
Dans quelques temps, le rossignol philomèle sera là et couvrira de sa voix pure et puissante, et de ses trilles élégantes, les chants des autres espèces. Seul le troglodyte rivalise en intensité, mais son tour de chant est plus monotone, on l’abandonne souvent, séduits par le rossignol. Lorsque le rossignol chante, l’écoute devient alors un exercice plus difficile, il s’agit d’éduquer son oreille à séparer les divers chants, et d’apprendre à fixer son attention sur le chant sélectionné ! Difficile, mais rapidement passionnant : la nature deviendra alors habitée pour le promeneur attentif… Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN
23:05 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)