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15/03/2007

Promenade d'une photographe naturaliste

Autour du Chateau.  Sur la colline au-dessus de la ville de Clermont. Ce matin à 9h, une promenade un peu tardive pour aller à l'écoute des oiseaux. Le soleil est déjà haut sur l'horizon, et une brise, à peine fraîche annonce une belle journée de printemps..Il est bien trop tard pour assister au concert matinal, je me contenterai d'observations et de quelques chants ! Mais c'est déjà un grand bonheur !

Pas de chant. Mais les oiseaux sont bien là. Vigilants, nerveux à mon approche. Ils protègent leurs territoires : certains nids doivent déjà abriter les oeufs...Dans les taillis les fauvettes ne se manifestent que par leurs cris d'alarme, une ici, une là, les territoires se dessinent. Les taillis sont habités.

Dans les arbustes en bord de chemin, un rouge queue noir attire mon attention. Quelques sauts de branche en branche sur lesquelles il se pose dressé, en alerte. Il vole ensuite vers une souche. La vigne est en attente du printemps : les souches bien taillées, les bourgeons encore en dormance, elle dresse des doigts courts prêts à accueillir les oiseaux. Le rouge queue s'amuse et sautille d'un doigt à l'autre, d'une souche à l'autre, toujours attentif au moindre de mes mouvements. En fait il cherche à me distraire, à me détourner de l'endroit où se tient le nid. Comme à mon habitude je m'immobilise et regarde, et écoute !  Je suis le rouge queue dans mes jumelles. Tout gris sur les souches grises, sur fond de mur de pierres grises ! Seule la terre caillouteuse est ocre rouge et rouge la queue de l'oiseau qui se déploie à l'envol. Mon oeil de photographe capture l'image -J'ai beaucoup d'images enfouies dans mes souvenirs. Elles forment une "mémoire visuelle de référence" qui nourrit ma sensibilité. Quelques unes deviennent photos ou textes- Je gardais le rouge queue dans mon champ de vision, le suivant de souche en souche, toujours dressé, quand j'ai eu la surprise de voir "rentrer dans mon image" en voletant un pinson des arbres. Plus trapu que le rouge queue, plus coloré aussi. Ventre et poitrine rose, bec de granivore, barres blanches sur les ailes. Un troisième oiseau brise l'harmonie initiale de couleurs, il introduit du jaune et du vert...Est-ce un verdier ? Le trio dialogue visuellement quelques instants dans mon image, puis se sépare.

Plus loin dans un arbre buissonnant, un oiseau entame un tour de chant. D'abord le repérer avec les yeux. Tenter de le reconnaître. Ecouter encore le chant. Puis les jumelles viendront confirmer la détermination, mais pas toujours ! poitrine jaune orangé dans le soleil...il ne s'est pas montré sous une autre face... Est-ce le roitelet triple bandeau ? Etrange idée me semble-t-il mais j'aime me laiser guider par mon intuition, elle est souvent bonne conseillère. Il faudra vérifier au retour, en consultant des documents...

Je quitte le chemin et avance dans la vigne le long du mur de pierres. A proximité d'un terrain abandonné devenu taillis serré où abonde le laurier thym. Une fauvette y chante. Une sorte de "crachouillis" musical d'où s'élèvent quelques notes flûtées. Ce chant est bien celui d'une fauvette, mais laquelle ? Son chant se fait plus précis, plus soutenu. Une autre ne tarde pas à lui répondre. A bonne distance, de l'autre côté de la vigne. Les fauvettes aiment les milieux fermés, les buissons ou arbustes dans lesquels elles placent leurs nids et chantent. Elles s'y nourrissent aussi y trouvant les insectes dont elles sont friandes. Un long cri d'alarme soutenu, prolongé -comme un avertissement sérieux ! puis la fauvette passe tout près de moi, et se pose à quelques mêtres dans des branchages sans feuilles. Oiseau vif, dos gris et ventre clair, au bonnet noir, et à l'oeil cerclé de rouge -je la connais bien cette fauvette, c'est la fauvette mélanocéphale : sylvia melanocephala pour les scientifiques -L'une d'elles venait souvent au poste de nourrissage sur ma fenêtre, quand le froid mordait trop...alors que mon jardin n'était qu'une grande broussaille, donc accueillant pour elle ! On reconnait les oiseaux à leurs couleurs, à leur taille, leur silhouette, mais aussi à leurs attitudes, à leurs comportements, et à leurs petites habitudes...

Toujours immobile dans la vigne, à l'écoute des cris et des chants ici et là, surveillant la fauvette mélanocéphale dans ses va-et-vient, mes yeux sont alors attirés par une forme en mouvement et se lèvent...un grand oiseau plane dans le silence le plus total à faible altitude. Il tourne et virevolte avec beaucoup de grâce, lumineux dans le soleil du matin, me laissant admirer tantôt sa face ventrale blanche mouchetée avec un collier brun, tantôt sa face dorsale brune avec la pointe des ailes plus sombre, une queue largement ouverte en éventail. Il chasse. Est-ce le circaète jean-le-blanc ou l'aigle de bonnelli ? L'émotion me laisse souvent ignorante, rivée à mes jumelles j'en oublie toutes mes connaissances. C'est un circaète, à la façon caractéristique de pencher sa tête vers le sol, d'observer à droite et à gauche..Et son ventre blanc ! Un deuxième circaète ne tarde pas à rejoindre celui-ci. Ensemble ils vont s'éloigner vers le nord. Je les retrouve plus tard, s'élevant dans les airs, à quatre oiseaux virevoltant dans un ballet majestueux, avant de se séparer à nouveau, et voler vers le Pic St Baudille. En couples. J'aime ces grands oiseaux qui habitent le ciel !

 La fauvette a cessé de s'inquiéter de ma présence. Elle se fait une petite toilette. Le rouge queue visite toujours chaque souche, mais sans hâte.

Je vais redescendre vers la ville, retourner à mes tâches quotidiennes, enrichie de tout ce que j'ai vu. J'aime ces moments magiques que sont mes temps "d'immersion" dans la nature. Il n'est pas toujours nécessaire d'aller loin pour voir des choses extraordinaires, peut-être est-ce seulement une question de regard posé sur ce qui nous entoure ?!

NB: ce texte a été écrit sur le terrain. J'ai voulu retranscrire une démarche...Il s'agit maintenant pour moi d'affiner mes déterminations, en consultant des livres : "Les Oiseaux d'Europe" de Lars JONSSON, des CD "Les Oiseaux d'europe" audio ou CDrom...C'est ainsi que l'on progresse !

extrait de "Journal Nature 2007" de Joëlle JOURDAN

 

 

 

 

 

 

12:05 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

28/02/2007

Au poste de nourrissage

Mon poste de nourrissage est sur le rebord de ma fenêtre à hauteur des branchages d'un arbre. Je nourris, et j'observe, sans me lasser !...J'aime observer le comportement des oiseaux, leurs petites habitudes, leurs petites manies...Le comportement permet l'identification à distance, en même temps que d'autres éléments, comme la taille, la couleur, le lieu d'observation etc
medium_mesangeA.jpg

Observer sur un poste de nourrissage c'est voir les oiseaux sans jumelles, à quelques petits pas de soi, souvent même la fenêtre ouverte...il suffit d'être attentif à leur approche qui se signale différemment selon l'oiseau, et devenir statue de pierre, figée dans le geste en cours !  Au fil du temps, oiseaux et hôte se connaissent -l'un ayant longuement observé l'autre et vice-versa!- ce qui permet plus de hardiesse, de l'un comme de l'autre. Des liens se créeent, difficiles à rompre avec l'arrivée du printemps lorsque raisonnablement il faut rendre la liberté à ceux qui nous étaient fidèles, égayant nos journées d'hiver...cesser de nourrir donc ! Je suis photographe et un peu aussi poète, observer la nature a toujours été un grand bonheur, et une source d'inspiration pour moi.

Alors je vais vous raconter ce que les oiseaux de mon poste de nourrissage m'ont appris !

Ceux qui viennent le plus souvent sont bien sûr les mésanges. Il  y a la mésange charbonnière, qui manifeste peu de crainte très rapidement, même si elle n'en oublie pas la vigilance. Elle signale son arrivée à grands coups de "titut", et s'approche de branche en branche...puis se pose sur le rebord de la fenêtre, saute sur la pierre creuse qui lui offre beurre et graines de tournesol...Prélève, tantôt du beurre, tantôt une graine -ou l'un puis l'autre terminant toujours par la graine qu'elle emporte dans son bec. Alors, sur la branche voisine, tenant habilement la graine entre ses pattes, à petits coups de bec elle savoure ! Elle fera souvent plusieurs va-et-vient entre l'arbre et la mangeoire, avant de s'envoler vers d'autres lieux, d'autres nourritures...Il arrive que trouvant la mangeoire vide -par oubli de ma part- la mésange manifeste son mécontentement par des "titut" étonnés et inquiets, et même qu'elle frappe à la vitre de son bec...      

medium_mesange2.jpg

  

La mésange bleue est plus discrète, mais tout aussi présente au poste de nourrissage. Vive et agile, je la retrouve au printemps furetant le long des branches et sous les feuilles, tête en haut ou tête en bas -équilibriste née. Elle m'a fait l'honneur plusieurs fois d'occuper le nichoir que nous avions placé sur l'arbre, me permettant d'observer ses allées et venues, chenille au bec, sans fatigue. Par bonheur, toujours attentive aux cris ou chants de mes hôtes, j'ai pu surprendre l'envol de la nichée au petit matin, alertée ce matin-là par des cris différents, et sachant que le grand jour approchait.

Le rouge gorge me ravit lorsqu'il se présente. Parfois il se fait connaître en égrenant quelques notes, à bonne distance. Puis son approche sera furtive, il se pose sur le rebord de la fenêtre, jette un oeil de côté pour s'assurer que rien ne bouge, saute sur la pierre creuse, prélève un peu de beurre, puis deux ou trois graines de tournesol qu'il avale rapidement...(il faut dire que cette annnée j'ai offert des graines décortiquées, et biologiques !!! ) et saute sur les branches basses disparaissant à la vue...Son passage est toujours une récompense à une longue attente, ou alors une heureuse surprise...

extrait de "Journal Nature 2007" de Joêlle JOURDAN

 

20:55 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

23/02/2007

Bientôt le printemps

medium_Sortie_nid_blog.jpg
Au printemps dernier, dans le nichoir accroché à hauteur de ma véranda, dans les branchages de l'arbre, se sont installées des mésanges bleues. J'ai pu voir le nourrissage, et l'envol des quatre petits... 
Pendant l'hiver j'avais nourri les mésanges avec des graines de tournesol dont elles sont friandes, et du beurre.
La photo présentée a été prise au moment de l'envol...Ce matin-là, les cris inhabituels des parents ont attiré mon attention : ils ne nourrissaient plus et invitaient ainsi leurs petits à quitter le nid...ce qui s'est fait sans problème ! Je n'ai pris que deux photos pour ne pas déranger la petite famille ....

21:25 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

20/02/2007

Aux abords de la ville à Clermont

Récit d'une sortie ornithologique ...Dans la haie d'arbres le long d'un ruisseau, nous avons vu l'accenteur mouchet que l'on pourrait  confondre avec le moineau, si l'on ne distingue pas sa tête et sa poitrine d'un gris bleuté. Le pinson des arbres, une femelle, moins reconnaissable que le mâle. Le troglodyte mignon, qui chante fort malgré sa petite taille !

Dans les genêts en bord d’une vigne abandonnée, deux fauvettes à tête noire chantent et se répondent -à bonne distance cependant : il s'agit bien de marquer son territoire, n'est-ce pas !

Dans les arbres et arbustes du bord de route, nous avons vu et observé, le rouge gorge, la mésange charbonnière, le chardonneret, le merle noir.

Au retour, dans un pin au milieu des premières maisons, deux roitelets triple bandeau visitent chaque branche nous laissant voir leur calotte ornée d'une belle bande orangée encadrée par deux bandes noires...Une fauvette à tête noire se mêle à eux.

                           Extrait de Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN

21:40 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

18/02/2007

A Navacelles

Récit d'une sortie ornithologique... Depuis le pont au creux du village, nous entendons chanter le troglodyte mignon, toujours très mobile. Quelques notes s'égrènent dans la pente, serait-ce le merle bleu ? Un Martin pécheur tire une ligne bleu au dessus de l'eau, avant de se poser sur une branche basse, juste au-dessous de nous !... et le cincle plongeur survole la rivière, dans son axe, à son habitude. Plus loin, nous le retrouverons fouillant les pierres du fond de l'eau...La rivière est basse malgré la saison.

Dans le pré, le pic épeiche se manifeste par quelques coups sur une branche morte du peuplier. Des mésanges à longue queue, toujours bavardes lorsqu'elles se déplacent en troupes, d'un arbuste à l'autre, visitent chaque branche...Le pinson est là et chante, facile à reconnaître à l'envol grâce aux tâches blanches des ailes, et aux barres blanches de la queue. Son chant  : une phrase courte, mélodie de quelques notes répétées sans fatigue !

Sur un arbre, le rouge gorge se laisse observer pendant son tour de chant, une belle mélodie flûtée. C’est lui qui m’a réveillée ce matin, un réveil tout en douceur : il chantait tout près de ma fenêtre. Une mésange charbonnière s'épouille. Elle porte son habit de noces : une calotte d'un noir brillant, et les flancs et le ventre ornés d'un jaune délicat.

Décollant des falaises, bien au-dessus de nous, le couple d'aigles. L'un d'eux a perdu une plume de l'aile droite, laissant voir la lumière. C'est le temps de la mue.

                               extrait de "Journal Nature 2007" de Joëlle JOURDAN

21:25 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)