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20/05/2008

Mésaventure chez les mésanges

Un oisillon a quitté le nid ce matin ! Un seul ! Il est vrai que nos mésanges n'ont pas eu de chance cette année...

Les parents nourrissaient depuis une semaine environ, le nid s'animait de cris à l'arrivée des parents...la petite famille grandissait ! Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes !

J'avais observé discrètement, depuis ma véranda, les allées et venues des parents, notant le rythme du nourrissage et tentant de voir ce que les parents apportaient à leur progéniture...Ainsi sur 10 proies, il y avait eu 3 grosses chenilles bien colorées, 3 chenilles plus petites, 1 papillon ou insecte ailé, et 3 petits insectes (qui ne dépassaient pas du bec) ...une observation qui aurait demandé à être renouvelée et faite avec plus de méthode...

Mais un matin, j'ai découvert que la petite famille avait subi de grands dommages : la femelle avait disparu, et le mâle était blessé : il avait les plumes des ailes très emmêlées, et avait perdu toutes les plumes de la queue ! Ce qui lui donnait une étrange silhouette...Son vol était maladroit , et il courait sur les branches à la recherche de nourriture, car il nourrissait toujours ses petits, mais avec difficulté...J'ai compris alors à quoi corespondaient les cris des chats que j'avais entendus au petit matin ...Le nichoir est très haut perché dans l'arbre, et inaccessible aux chats, mais les mésanges ont dû s'aventurer trop bas dans la végétation du jardin...les impératifs du nourrissage rendent les oiseaux  moins vigilants, donc plus vulnérables.

Après une première journée de nourrissage en père célibataire, le mâle s'est accordé un peu de repos à la tombé du jour, installé sur une branche, il s'est fait une remise en état de son plumage... Ainsi "recoiffé" il avait meilleure allure et ne semblait pas blessé... 

Courageusement le mâle a nourri sa nichée, mais sa perte d'agilité ne lui a pas permis de sauver tous ses petits ! Je voyais bien que le rythme du nourrissage n'était plus le même et que les piaillements étaient moins sonores...Cest ainsi qu'il n'est resté qu'un oisillon !

Un oisillon étonné de se retrouver dehors ce matin... posé sur une branche, bousculé par vent, il cherche son équilibre et attend la becquée...Puis commencent les découvertes, les premières tentatives de vol d'une branche à l'autre, les longues attentes recroquevillé sur la branche moins confortable que le nid, quelques séances de toilette pour éliminer les poux du plumage...C'est tout petit un oisillon ! L'oisillon de la mésange charbonnière a une taille qui se rapproche de celle du troglodyte ou du roitelet adultes ? Des couleurs ternes, un plumage duveteux, pas de queue ( même silhouette que le mâle qui a perdu la sienne ! )..Combien de temps la queue de l'oisillon met-elle pour pousser ? Il sera nourri pendant quelques jours encore, et accompagné dans ses déplacements...et puis ce sera la grande aventure !

Le mâle va-t-il retrouver sa queue ? Retrouvera-t-il son vol agile et gracieux au milieu du feuillage ?

Ce printemps j'ai vu nicher dans mon jardin, la fauvette mélanocéphale, le serin cini, le rouge queue noir, la mésange bleue..Et le nichoir était occupé par la mésange charbonnière. La nuit j'ai eu la visite du petit duc scops, et le jour de la huppe fasciée....

 

23:16 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

13/05/2008

Sériciculture

 Exposition "Insectes et Biodiversité" 2008. Recherche sur le "Ver à soie et la sériciculture" faite par Joëlle Jourdan. Panneau d'exposition réalisé avec l'aide de Christiane Maury présidente du CIELM.  

La sériciculture et la production soyeuse en Cévennes

Le ver à soie, ou « magnan » en occitan, est la chenille d’un papillon, le bombyx mori ou bombyx du mûrier, ne vivant plus à l’état sauvage dans la nature. Animal domestiqué par l’homme et sélectionné depuis des millénaires, qui produit naturellement le fil de soie -matière chatoyante, symbole de luxe et de raffinement.vers mangeant feuille (2).jpg

 

 

 

La tradition de la soie en Cévennes

La sériciculture et la production soyeuse existent déjà en Chine 4500 ans avJC. Le secret du dévidage de la soie sera conservé par les chinois pendant plus de 3000 ans. La chine produit aujourd’hui 70% de la soie utilisée dans le monde.

La tradition de la soie en Cévennes remonte au XIII siècle. Au XVII Olivier de Serres mandaté par Henri IV encourage le développement de la sériciculture et la plantation du mûrier blanc

La première moitié du XIX sera « l’age d’or » de la production soyeuse en France : Ardèche, Drôme, Vaucluse, Gard et Hérault.

En 1853, les Cévennes assurent plus de la moitié de la production française.

En 1854 apparition de la « pébrine », maladie du ver à soie qui dévastera les élevages et ruinera des milliers d’individus. L’invention des fibres artificielles (rayonne) et synthétiques (nylon) viendra à bout d’une industrie qui fut prospère.

 

Rotation of DSCN0586vetements.JPGDepuis 1877 une filière de production et de tissage tentent de perpétuer au stade artisanal les gestes ancestraux. Un savoir-faire reconnu dans le domaine du moulinage et du tissage (seuls ateliers européens à produire du jersey et du velours de soie à MONOBLET dans le gard

 

 

 

 Elevage domestiques ou une industrie familiale. Extraits du livre : "Navacelles" de Georgette Milhau 

« Sans nul doute la proximité du pays Cévenol entraîna l’implantation de cette culture (sériciculture) dans la vallée de La Vis..Plus à l’abri des gelées printanières le mûrier qu’on a baptisé du si joli nom d’ »arbre d’or » y fut planté en mains endroits.

Au début de ce siècle (XX) il n’était pas une femme du hameau et de ses alentours qui n’ait sa récolte de précieux cocons.

 

A la fin de l’hiver la « graine » placée dans un petit sac de toile était maintenue dans la cheminée à température douce et presque constante. Le soir, pour lui éviter un refroidissement fatal près de l’âtre éteint, elles (les magnarelles) l’emportait avec elles au fond de leur lit. On raconte même que lorsque les « magnagnières » s’absentaient pendant  quelques heures dans la campagne, elles la faisaient suivre dans leur corsage…

 

…Puis il fallait se hâter de vendre la récolte avant que, dès juillet, le papillon ne s’échappe et n’enlève au cocon sa valeur marchande.

Elle (la magnarelle) vendait les plus jolis, gardait les plus faibles et les déchets 40 Les cocons des vers à soie2.jpg

pour lesquels les filateurs lui offraient trop peu, et après avoir été séricicultrice, elle devenait fileuse.

Elle était apte à transformer de sa main habile cette matière soyeuse qu’on lui refusait et que des marchands de l’Aveyron lui échangeaient volontiers contre du tissu à la foire du Vigan. »

 

 

 

 

 

 Biologie du ver à soie : Insecte, Lépidoptère, Bombicidé, Bombix Mori.

Le ver à soie est la chenille du bombix mori, un papillon au corps massif et velu, de couleur crème, 040red.jpgaux pièces buccales atrophiées, ce papillon ne se nourrit pas, il s’accouple, pond puis meurt.

Les chenilles du bombyx mori se nourrissent exclusivement de feuilles de mûrier.

 

La croissance  En 1 mois et quatre mues la chenille multiplie son poids par 10 000… ! 026.JPG

Avec ses 2 grosses mandibules coupantes la chenille mange, et grandit avant de se métamorphoser..(les glandes séricigères occupent 2/3 du volume du corps de la chenille au moment de la nymphose)

 

La nymphose a lieu dans un cocon de soie.

Le cocon, de 3 à 4cm, est fabriqué avec un fil de soie continue long de 1500m…il est étanche à l’eau, très isolant, et difficile à déchirer - Les premières soies de fixation du cocon au support donneront la blaze..

084red.jpgPour quitter le cocon le papillon doit rompre le fil de soie.

 

L’étouffage des cocons conservera la continuité du fil qui pourra être dévidé.…

 

 

La pébrine, maladie du ver à soie occasionnée par un protozoaire. Elle a décimé les élevages en 1863. Pasteur a mis au point le « grainage cellulaire » en 1865. Il s’agit d’examiner au microscope les chrysalides de quelques papillons sur chaque lot destiné à la reproduction

 

 

 

La sériciculture ou éducation du ver à soie

Le graineur fournit les œufs ou « graines »…

1gr de graines corespondent à 2000 œufs

On ne peut pas élever des vers à soie, sans mûrier, il faut donc attendre le débourrage des bourgeons pour mettre les œufs en incubation. Fin avril, début mai.

A l éclosion, les jeunes larves de 3 mm et 0.5 mg se nourrissent de jeunes feuilles tendres .

022.JPGLa croissance de la chenille se fait en cinq âges. D’abord des feuilles hachées, en deux repas, cinq repas de feuilles entières à la fin de la croissance. Le ver à soie mesure 8 cm avant la nymphose.

Les vers « mûrs » montent sur l’encabanage, fait de branches de bruyères sèches ou de hérissons synthétiques. Il faudra attendre deux semaines avant de procéder à l’étouffage des cocons, puis au dévidage…

 

 

La culture du mûrier.

Le mûrier est le support alimentaire exclusif du ver à soie. Arbre rustique peu sujet aux maladies et qui s’adapte à tous les sols. Il existe des variétés séricicoles adaptées à l’alimentation du ver à soie. Rotation of DSCN0616murier.JPG

Les feuilles sont cueillies l’après midi après l’ensoleillement, et conservées la nuit dans un endroit frais. 

1gr de graines (2000 œufs) auront besoin de 60 à 80kg de feuilles de mûriers pour assurer leur croissance.

 

 

 

  

 

Du cocon au fil de soie.

Le cocon est jeté dans l’eau bouillante pour le ramollir et libérer l’extrémité du fil…Puis il est dévidé.

Le fil de soie issu du cocon mesure environ 6 à 7 microns d’épaisseur. On réunit 7 à 8 cocons que l’on dévide ensemble, pour faire un fil de 20 deniers ( 20gr de soie pour 9000m de fil)

Le cocon a trois enveloppes :

DSCN0564bourrette.JPGL’enveloppe extérieure donnera la bourre ou blaze, une soie duveteuse qui servira à la fabrication du fil de bourrette.

L’enveloppe médiane, donne le filé, fil de soie continue de 1500m.

L’enveloppe intérieure donnera la soie floche, indévidable qui formera, avec la blaze, le fil de bourrette.

 

Des fils primaires (le filé) seront réunis et torsadés pour faire des fils de différentes épaisseurs, c’est le moulinage.  Puis ils subiront le lavage qui ôtera le grès (enveloppe du fil ), donnant enfin un fil de soie souple et soyeux.DSCN0583fil de soie.JPG

Mise en écheveaux et teintures avec des colorants chimiques ou végétaux seront les dernières étapes du traitement du fil de soie.

 

 

 

 

Avec le fil de soie.

Le tissage : il s’agit de croiser les fils à la perpendiculaire suivant différentes méthodes appelées « armures ». Sur les métiers à tisser se croisent ainsi les fils de chaîne et fils de trame.

Suivant les fils utilisés (bourrette, frison, filé), leur torsion, et leur mode d’entrecroisement,  seront obtenue les mousseline, crêpe, satin, taffetas etc

 

Le tricotage : il s’agit de réaliser des boucles entrelacées, manuellement ou sur des métiers.

En Cévennes aujourd’hui le jersey de soie, réalisé sur des mailleuses, est fait de filé et de schappe ( fils arrachés, cocons inutilisables, cardés et peignés ) et donne des vêtements qui ne maillent plus.

Un atelier de tissage artisanal a été crée à MONOBLET en ….

 

DSCN0570couvrelit.JPGLes qualités de la soie qui sont recherchées aujourd’hui sont la douceur, le bien être, la résistance, et la lumière (le chatoiement unique de la soie tient à sa structure particulière composée de milliers de facettes)…

 

 

  

 

Savez-vous que :

 1 once de graines= 30 gr à 60 000 vers -à mangent 2 tonnes de mûriers !

. 1gr de graine à 2.5 à 3 kg de cocons !

. 1kg de cocons = 400 à 500 cocons

. 10 kg de cocons-à 1kg de fil brut !

 

 

 

 

 

09/05/2008

Etrange nature...humaine

Il neigeait ce matin ?!...un beau duvet blanc, généreusement offert, se répandait sur mon quartier depuis le grand peuplier provoquant une certaine inquiétude qui se lisait sur les visages...Les allergies sont terribles pour certains -j'en ai d'ailleurs fait la douloureuse découverte cette année, pour la première fois...Etait-ce cette chaleur moite, particulière à ce printemps, qui nous fragilise un peu plus ? Empêche-t-elle les vents de nettoyer l'atmosphère ? ..

Malgré tout  cela quel n'a pas été mon étonnement devant les paroles, de bienveillance certes, d'une personne qui compatissait et ne souhaitait que le bonheur de ceux qui pleuraient, toussaient ...C'était évident lorsqu'elle me dit : "il faudrait couper ces peupliers, et puis il y trop d'arbres en ville, ils rendent trop de gens malades" ..

Ce serait soigner le "symptôme", sans soigner la "cause", n'est-ce pas ?! Le peuplier et les arbres sont-ils la cause de toutes nos allergies ? La nature est-elle la cause de tous les maux de l'homme moderne ? Et je me suis vue projetée dans une ville de béton, noircie par les échappements des voitures, les fumées d'usines, et pas un seul arbre, pas un seul jardin ou parc...!!  Pas un seul oiseau ! ( ce qui supprimerait la peur de la grippe aviaire allez-vous me dire !) ....L'horreur !!!

Comme solution à envisager, je proposerais volontiers de supprimer l'usage des voitures en ville, de supprimer tous les aliments artificiels et diversement pollués de nos assiettes -ceux qui ont nourri nos enfants depuis leur naissance, et tous les médicaments de nos armoires à pharmacie ! Mais je me sais extrémiste !!!

 

22:53 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

27/04/2008

Dans les grands arbres

A  Navacelles, le long de la rivière ...La lumière était magique ce matin-là et la rivière encore chargée après les pluies, avait la couleur d’un torrent de montagne. Les verts tendres des feuillages se mêlaient à la couleur de l’eau pour créer des paysages presque  irréels…
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Le rossignol est de retour. Je l’ai entendu cette nuit, par ma fenêtre ouverte, et retrouvé au petit matin près de la rivière. Avec lui chantaient aussi le rouge gorge, les mésanges charbonnières et bleues, le troglodyte, le pouilot, le serin cini, le chardonneret, le pinson …

Après les tours de chants matinaux vient le temps du repas pris dans les premiers rayons du soleil. Les jeunes pousses, vert tendre, offrent la nourriture. Certains oiseaux y trouveront les insectes dont ils sont friands, d’autres se régaleront de bourgeons de fleurs, ou des fruits et graines en formation… 

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J’ai longtemps regardé les pouillots, les mésanges nonettes visiter les rameaux avec minutie. Vifs dans leurs mouvements, toujours en déplacement d’un arbre ou arbuste à l’autre…J’ai vu aussi les tarins des aulnes, suspendus, la tête en bas, à une branche de peuplier, prélever les fruits sur les chatons, avec méthode et sans précipitation aucune. Inutile de s’inquiéter ils ne fuiront pas ! 

Même le pic épeiche avait cessé de tambouriner et se préoccupait de trouver sa pitance !  Pattes écartées, ventre plaqué au tronc de l’arbre, il se déplace par petits bonds successifs, latéraux ou vers le haut, fouillant de son bec l’écorce -On dit qu’il frappe l’écorce pour faire sortir les insectes. Je l’observe à contre jour, la lumière joue dans ses plumes et le rouge du bas du ventre est flamboyant ! Dans une fourche de l’arbre, un creux dans l’écorce lui offre un peu d’eau pour se désaltérer. Il boit longuement ! Un pic épeichette se pose sur un arbre voisin, mais ne me laisse pas l’observer très longtemps. Il s’enfuit dès que je pointe mes jumelles vers lui !

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C’est une période idéale pour l’observation ! Il suffit de s’arrêter et d’observer autour de soi !  Les oiseaux sont actifs, les feuillages leur offre mille raisons de s’y déplacer, mais ne les dissimulent pas encore ! Dans quelques jours il faudra davantage de patience et un œil plus vif pour surprendre les habitants de nos grands arbres dans leurs petites occupations quotidiennes 

23:37 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

Premières becquées

Les mésanges charbonnières s'étaient attribué le nichoir cette année encore. Le couple était devenu vindicatatif, et chassait tout intrus sur leur territoire : mon noyer d'amérique ! C'était le temps de la couvaison, après celui des amours...

Aujourd'hui j'ai vu les premiers nourrissages : mâle et femelle, chenille au bec, tentant de rejoindre le nichoir malgré ma présence dans la véranda..Il n'y a pas encore de feuilles aux branches du noyer, les jeunes pousses et les châtons forment de belles pendeloques depuis quelques jours mais ne dissimulent pas encore les oiseaux. Après quelques hésitations, les mésanges s'habituent vite à notre présence qui leur est déjà familière autour de la mangeoire.

Une nouvelle aventure commence...et de beaux moments d'observation !

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20:32 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)