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25/06/2009

Couleuvre vipérine

à Navacelles

M'approchant de la rivière, je découvre parmi les galets, tout près de la berge, une jeune couleuvre vipérine...Elle tient fermement un poisson - un vairon peut-être- et s'immobile à ma vue...Je m'immobilise à mon tour; je peux avoir beaucoup de patience lorsqu'il s'agit d'observer un animal dans son comportement naturel...

Après un long moment d'immobilité et d'observation mutuelle la couleuvre cherche à se dissimuler sous une pierre, mais ne peut y faire disparaître la totalité de son corps, et encore moins le poisson qui semble inerte et difficile à déplacer ! L'eau est peu profonde à cet endroit, et il n'y a pas de courant. Renonçant à son projet, la couleuvre tente alors une autre aventure ! Des contorsions de son corps souple et capable de prendre appui sur la moindre aspérité de la roche, lui permettent de s'élever au-dessus de l'eau, et de s'ancrer dans la mousse humide...elle explore ainsi la partie émergée de la pierre avec l'arrière de son corps, seuls restent encore dans l'eau sa tête, et le poisson toujours maintenu par les mâchoires à la prise ferme !

La couleuvre essaye maintenant de tirer hors de l'eau le poisson. Toujours inerte, et abandonné entièrement à son bon vouloir, il se fait lourd ! Malgré la contraction de tous ses muscles, et plusieurs essais, la couleuvre n'y parvient pas ! C'est alors qu'elle s'apprête à changer sa prise pour que le poisson initialement tenu perpendiculairement à son corps soit à présent dans le prolongement de celui-ci...Elle desserre sa prise pour la prendre par la nageoire caudale, mais le poisson qui paraissait vraiment mort n'attendait que cela pour s'échapper promptement ! Agile et rapide, il s'éloigne pour s'immobiliser en amont sur une pierre plate - il devra se remettre de sa frayeur !!

La couleuvre ne renoncera pas tout de suite à la poursuite de sa proie, elle la cherchera, en percevra l'odeur par endroits, tentera d'en retrouver la trace...sans y parvenir, puis reviendra vers la berge...

J'ai été surprise, dans cette observation, par l'inertie totale du poisson qui se savait pris, et par sa vivacité à saisir le moment favorable à sa fuite...
Devons-nous de la même façon cesser de lutter lorsque la situation paraît sans issue, et garder notre énergie pour rebondir, fuir, le moment venu ...Bien souvent nous nous épuisons dans la lutte ! Une belle leçon de vie ?!

Extrait de "Journal Nature 2009" de Joëlle Jourdan

 

 

17:32 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

05/06/2009

Henry-David Thoreau

Journal 1837-1861, présenté par Kenneth White
Septembre 1839
"La nature ne se hâte jamais, ses révolutions suivent un cours régulier. Le bourgeon se gonfle imperceptiblement, sans hâte ni désordre, comme si les courtes journées de printemps étaient une éternité. Chacune de ses opérations semble, sur le moment, le seul objet pour lequel toutes choses sont différées. Pourquoi donc l'homme se hâterait-il, comme s'il avait moins que l'éternité pour accomplir l'action la plus petite ? Qu'il mette des siècles, s'il le faut, pour bien faire la tâche la plus humble...Si le soleil couchant parait le presser de mettre le jour à profit tant qu'il dure, le chant du grillon, au rythme égal qu'il eut toujours, ne manque point de le rassurer et lui enseigner à prendre son temps désormais." Henry David Thoreau
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14:48 Publié dans Nature, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

21/05/2009

Une famille foulque

printemps au bord du lac du Salagou...

Assise au bord de l'eau, au petit matin, je contemple le paysage... Je m'impreigne des sons, des parfums, des lumières. Celle du soleil qui vient de se lever et de son reflet sur le lac, et celle des feuillages vernissés...Seule la ruffe rouge n'offre pas de brillance, sa matière retient la lumière qu'elle reçoit...

Chants d'oiseaux et de grenouilles. Clapotis de l'eau sur la pierre. Pas de vent, rien ne brouille le concert matinal...Dans les roselières, la rousserole, la bouscarle se manifestent. Des cris de foulques, de grèbes huppés, cris de contact ou d'alarme.

Tout près de moi, entre les roseaux deux foulques macroules-un couple- vont et viennent. Ils fouillent le bord de l'eau, ou les plantes aquatiques dont les fleurs blanches s'épanouissent au sommet de tiges dressées, et reviennent nourrir les affamés qui parfois s'aventurent au-devant de leurs parents : cinq oisillons pour cette petite famille !

Je reste immobile. Quelques cris d'alarme ont salué mon arrivée, puis après le temps de l'observation méfiante les foulques ont repris leurs activités, intégrant ma présence ou l'ignorant -je ne sais !

Bientôt je nagerai devant cette roselière, observant encore longuement et à très faible distance, les va et vient des oiseaux, sans provoquer de dérangement. Durant ces heures matinales se nourrir est une priorité...

J'aime ainsi me mêler à la vie animale, au paysage, me sentir un simple élément de cette belle nature...

16:50 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

13/05/2009

L'homme en danger

Il y a bien longtemps déjà que le terre tourne autour du soleil...

Et sur cette terre, la biodiversité diminue, la pollution augmente, le climat change...Le biotope de l'homme se dégrade inexorablement et de plus en plus vite.

Alors les hommes clament d'une seule voix : "sauvons la planète" !

Comment l'homme a-t-il pu mettre ainsi l'existence de son espèce en danger ?

Après l'homme, la terre poursuivra sa course autour du soleil, pour longtemps encore...

12:14 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

10/05/2009

Fait divers

Je rentrais à Navacelles et traversais le Causse de Blandas.

Il était 22h environ, je m'étais arrêtée au niveau du cromlech pour écouter les bruits de la nuit et me laisser porter par la pensée à travers le temps, au-delà du temps. Un rossignol chantait...La lune découpait des silhouettes noires sur la ligne des crêtes, et sur les pierres et les rochers...

J'aime ces grands espaces où chaque son est ciselé par le silence profond...J'aime cette terre âpre...Un long moment s'est écoulé sans que rien ne trouble ma contemplation...

C'est alors qu'une voiture s'est engagée dans cette grande ligne droite où je m'étais garée. Elle est passée près de moi, et roulait assez vite, puis presqu'aussitôt une autre voiture se présente en sens inverse...mais -étonnement- la voiture s'immobilise à mon niveau et un jeune homme me demande alors "vous êtes en panne ?"...Rassuré par ma réponse, il fait aussitôt demi tour et reprend sa route...

Alors je me suis dit : "le monde est beau, le monde est encore beau !"

Extrait de "journal nature 2009" de Joëlle Jourdan

 

22:15 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)