Une enquête de naturaliste

Chaque promenade, même sur un sentier maintes fois parcouru, est une vraie aventure…

Hier, sur les bords du Salagou, marchant d’un bon pas pour lutter contre le froid, mes yeux se sont posés sur ces rayons d’insectes éparpillés près d’un trou dans la ruffe…

et ma curiosité naturelle de naturaliste s’est éveillée… 

 

 

Des rayons d’hyménoptères, s’agit-il de guêpes, abeilles, frelons ? Vandalisés par quel animal ?! Devant le trou un amas de terre qui n’est pas fraîchement retournée, et les rayons semblent avoir subi aussi les méfaits du temps…Le forfait n’est pas récent !

Le trou pourrait-il être une entrée du terrier de l’auteur du vandalisme ? Est-ce un renard, un blaireau ?

Je pense à mes amis du CIELM, éleveurs, entomologistes, apiculteurs…ils auront sûrement des réponses à mes questions…

Un échange par mail ( photos à l'appui) avec Jean-Louis Perez l’apiculteur et Gérard Duvallet l’entomologiste me permettra d’avancer dans mon enquête…Nous retenons la piste du blaireau.

 

Le blaireau a un régime alimentaire omnivore,  une alimentation variée : des lombrics, batraciens, insectes, végétaux, mollusques, mammifères…

 "Si tu souhaites poursuivre l'enquête policière en retrouvant ces rayons, ce serait bien de les identifier en en rapportant une partie (là où il y aurait des larves désséchées) et de chercher des traces éventuelles de dents s'ils ont bien été en partie mangés".....m'a dit Gérard Duvallet !

 

Je suis alors retournée sur les lieux prendre de nouvelles photos, et affiner mes observations…

Les alvéoles sont vides, certains rayons sont entièrements détruits, d'autres entiers semble-t-il, mais comment reconnaître les traces de dents ?

 

Sur le site et aux alentours pas d’autres trous. Je sais que le terrier du blaireau a plusieurs entrées, et j’ai lu qu’il occupait un territoire de broussailles.

Le trou est-il alors celui du nid d’insectes, éventré par l’animal ?

Et peut-on déterminer sur la seule observation des rayons de quel hyménoptère il s’agit ?

une face d'un rayon, avec des structures qui pourraient mettre en lien deux rayons successifs...

autre face d'un rayon

L’enquête ne mènera peut-être pas au coupable, ni à l’identification de la victime…mais elle m’aura permis de rassembler des informations sur un sujet, et de partager ma passion pour la nature !

 

Je connais le blaireau à Navacelles. Comme la genette, la fouine, le renard, le lièvre je le découvre parfois, dans les phares de ma voiture lors de mes déplacements nocturnes…Je tente aussi de repérer les traces de leurs passages, sur les sentiers que je parcours : une coulée dans les herbes, quelques crottes posées bien en vue sur une pierre…

Comme la genette, la fouine et aussi la loutre, le blaireau est un mustelidé !

 

Extrait de « Journal Nature 2010 » de Joëlle Jourdan

 

 NB : pour en savoir plus sur le CIELM, association de naturalistes…

Voir le site : http://cielm34.over-blog.com/

 

 

L'hiver arrive

Heureusement !!! Car jamais le Père Noël n'était venu en maillot de bain, et sur un petit voilier !!!  A moins qu'avec le réchauffement climatique il ne soit obligé lui aussi de s’adapter :  revoir sa tenue et son mode de locomotion ?!

Aux couleurs de l'automne

La nature a donné ses fruits. Trop plein de l’été.

Et elle se met au repos. Les arbres perdent leurs feuilles qui fertiliseront le sol.

La nature se prépare à l’hiver, à la survie.

     mais aussi et déjà au renouveau du printemps, quand les graines, les bulbes, les jeunes pousses lèveront sur une terre renouvelée !

 

Ces feuilles ont été récoltées à Navacelles, sur les chemins pierreux des pentes: chêne blanc, pistachier térébinthe, érable de Montpellier, cerisier de sainte-Lucie

 et au bord de la rivière:  châtaignier, peuplier, hêtSe, noisetier, tilleul, érable champêtre

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et aussi dans le verger : pommier, poirier, prunier...

Derniers beaux jours

Sur les chemins de Navacelles -sur le versant ensoleillé, quelques rencontres de fin d'automne...

Les températures sont encore douces, et quelques insectes, papillons, sauterelles, libellules se chauffent sur les pierres...

Extrait de "Journal Nature 2009" de Joëlle Jourdan

 

Automne dans mon jardin

Le rouge gorge s'est installé pour l'hiver dans mon jardin.

Réveillée ce matin, aux premières lueurs de l'aube par la mélodie flûtée du rouge gorge, j'écoute les notes égrenées avec lenteur et ciselées par le silence.

Chante-t-il pour marquer son territoire, comme au printemps au moment de la reproduction ? La réponse à la question formulée dans mon demi sommeil ne tarde pas à venir...Le chant mélodieux se transforme brusquement en cris d'avertissements...Et ces cris répondent à ceux d'un intrus qui se présente ...aux portes du territoire sans aucun doute !

Les deux oiseaux se toisent de la voix longuement. l'intrus se rapproche malgré l'avertissement, il provoque et cherche le point faible, le passage ! Mais les cris du premier deviennent de plus en plus secs et appuyés...Il ne cédera pas, et de la voix éloignera son congénère.

Acceptant sa défaite et renonçant à ses velléités, celui qui venait d'être repoussé s'installe à bonne hauteur dans un peuplier, et entonne son chant. Il n'agrandira pas son territoire, mais conservera le sien : le jardin voisin !

Témoin de la confrontation une mésange bleue chante à son tour.

Les bruits de la ville remplaceront bientôt les chants des oiseaux....

Extrait de "Journal nature 2009" de Joëlle Jourdan