Les arbres dans ma ville

Une journée un peu froide - avec le vent d'automne- mais la lumière était belle !

Une balade dans les rues de la ville...aux couleurs de l'automne !

Le ginkgo, un arbre qui nous vient d'un passé lointain, et son feuillage d'or !

 

Machaon

Trop tôt !

La machaon: papilio machaon, un papilionidé. Après l'émergence les ailes se déploient lentement.

Envergure des ailes du machaon 50 à 75 mm

Le machaon aux ailes enfin déployées....

J'avais pourtant placé la chrysalide dans une pièce fraîche mais dans la chrysalide la transformation s'est poursuivie...et l'émergence du papillon a lieu bien trop tôt !

Il est dit que le machaon a 1, 2 ou parfois trois générations, selon le climat et l'altitude. et que l'insecte adulte se rencontre d'avril à juin et de juillet à août. C'est la chrysalide qui hiverne et attend des jours meilleurs. Celle-ci n'a pas reçu les bons messages (en terme de température? lumière ? humidité ? Je ne sais ce qui déclenche l'entrée en hivernation, ni la sortie...)

Ce machaon devra vivre une vie de célibataire !

Et voici la vie du machaon qui a grandi dans mon plan de persil, et qui restera sans descendant, en trois images...

 

Martin pêcheur

à Navacelles....

Il pleut depuis deux jours. La cascade gronde. La rivière s'est alourdie. Elle a perdu sa transparence. Le martin pêcheur et le cincle plongeur s'activent -se nourrir sera plus difficile aujourd'hui. Je reste longtemps sous un abri rocheux, tout près de la cascade . Je regarde la pluie que le vent pousse en rafales, les arbres qui agitent leur maigre feuillage aux nuances de verts et de jaunes. L'eau qui se précipite vers la chute...

Un martin pêcheur décrit alors une belle courbe bleue qui s'élève au-dessus de l'eau bouillonnante. Puis, me voyant change de direction et la courbe -orangée cette fois- le ramène dans la partie basse de la rivière.

Inlassablement le martin pêcheur et le cincle plongeur parcourent la rivière, vers l'amont ou vers l'aval, à la recherche de sites de pêche, ou de chasse ?!...

La cascade, une chute d'eau d'une dizaine de mêtres se serait formée il y a 1000 ans seulement ! Le défrichement des hommes nouvellement installés sur le site pourrait être en partie responsable. Mais le calcaire dans lequel la rivière creuse ses gorges aurait 200 millions d'années  ! Un temps où l'homme n'existait qu'à l'état de projet !

Immobile dans le paysage -et à l'abri de la pluie battante aujourd'hui!- parfois je m'interroge, et souvent je contemple -ce qui évite de se perdre dans les abîmes du temps et de l'espace !

Je remonte la rivière, entre deux averses... Le sol est couvert de feuilles brunes, rousses et jaunes...

Jusqu'au platane aux grandes racines à demi immergées...

Un cri annonce l'arrivée du martin pêcheur. Contre toute attente il s'arrête à ma hauteur et s'accroche à un fil électrique qui pend au-dessus du courant...Le voilà funambule ! Il m'offre à la vue son ventre orangé et m'observe...Convoite-t-il la place que j'occupe ? A l'abri des racines, le courant est moins fort et l'eau moins opaque : des coins recherchés par les poissons que le martin pêcheur n'ignore pas ?!

Après quelques hésitations il choisit un perchoir plus stable dans un arbuste sur ma droite -Dissimulé cependant à ma vue...

Une nouvelle averse s'annonce et je n'ai plus d'abri rocheux....

Quelques images encore sur le chemin du retour...J'aime les chemins buissonniers...

Extrait de "Journal Nature 2008" de Joëlle Jourdan

Changement d'heure

Que vais-je faire de cette heure offerte ?

Une lumière chaude et pure ce matin. Avec des ombres allongées. Une invitation qui ne se refuse pas par un photographe !

Quelques grenades. Une chrysalide. Un papier froissé. Deux galets. Rassemblés aujourd'hui -Sont-ils choisis au hasard ?

Et je pourrai recréer le monde ou -avec moins de prétention!- transfigurer celui dans lequel je vis. Alors l'appareil à photo devient guide. Il conduit le regard au-delà de ce qui est vu...

Quel secret détient la chrysalide ? Elle fût chenille dévorant mon plant de persil - mais sans excès cependant.  Plus tard immobilisée sur une brindille de bois que j'avais pris soin de lui fournir -fixée par l'avant et l'arrière du corps- elle s'est lentement transformée. Resserée sur elle-même, elle adoptait déjà les dimensions et la forme de la future chrysalide..

Ses couleurs ont terni, sa cuticule s'est épaissie. La chenille seulement fixée à présent par sa base et un fil de soie qui l'enserre et la soutient est devenue chrysalide ! Et voilà la chrysalide installée pour l'hiver sur cette brindille dont elle imite une ramification -par sa couleur, sa texture et sa forme. La science nous a appris qu'à l'intérieur se prépare un petit miracle : j'attendrai le papillon !

Au-delà du mystère de cette transformation -même expliqué par la biologie, ça reste un mystère pour mes yeux de photographe- que puis-je VOIR ?

Sous ma loupe, la chrysalide semble être l'oeuvre d'un artiste talentueux ! Et je me dis qu'il est bien prétentieux de vouloir composer avec la beauté naturelle...Le photographe ne peut qu'être passeur : passeur d'images ! Et peut-être donner à VOIR ?!

 Extrait de "Journal Nature 2008" de Joëlle Jourdan

Matin d'automne

Hier deux couples de fauvettes à tête noire visitaient le troène en fruits. Comme des équilibristes elles voletaient sur place et semblaient prélever les baies noires et globuleuses des panicules dressés à la cime des rameaux...

 

  Ce matin, perché sur une branche du noyer d'Amérique, le rouge gorge chante. Une mélodie d'automne, presque chuchotée...

 

 

 

Et moi je m'interroge : comment résister à la folie du monde ?

Voir ce qui EST.

Résister comme la fauvette, comme le rouge gorge qui ne craignent pas l'hiver qui viendra... Mais l'homme n'a plus cette innocence première. Alors écoutons Hubert Reeves : " La conscience de la précarité de l'existence donne de la valeur au moment présent"..

Voir ce qui EST.

Résister et Voir.   La Beauté

Ce nouveau regard n'aurait-il pas le pouvoir de changer le monde ?

"L'important se situerait dans la richesse du contact avec l'univers. A la jonction du monde intérieur et du monde extérieur. Il serait de l'ordre du plaisir et de la contemplation",  dit encore Hubert Reeves dans "L'espace prend la forme de mon regard"

 Extrait de "Journal Nature 2008" de Joelle Jourdan