08/05/2007
Une couleuvre vipérine
Ce matin dans mon jardin, une rencontre inattendue…dans une allée, un serpent enroulé sur lui-même –étrange pelote en amas renversé ! Des mouches s’activent…Mort, sans doute…mais pourquoi à cet endroit ? Et pourquoi dans cette position ? Etait-ce un chat le coupable ? Un de ces chats errants qui hantent mon jardin, guettant les oiseaux…A l’aide d’un petit bâton en fourche, je retourne le serpent au corps raidi, qui se révèle être une couleuvre vipérine. .les mouches poursuivent leur exploration morbide…Pourtant pas de blessure apparente.
La couleuvre semble bouger au contact du bâton, est-ce une illusion ? J’attends, j’observe encore (où se cache le coupable ?!) …de légers mouvements se dessinent…Elle n’est pas morte ! Mais en bien mauvais état cependant !
Je touche encore –sans brutalité- le corps de l’animal, qui est animé de soubresauts, et se déplie progressivement - sans souplesse, comme un serpent qui serait engourdi par une température ambiante trop basse, mais ce n’est pas le cas : il fait soleil aujourd’hui- …puis la couleuvre s’immobilise, la tête aplatie formant un triangle, caractéristique de l’animal inquiété…
Je l’observe ainsi durant un temps qui me parait assez long –les mouches se font plus rares. Je n’ai pas l’habitude des têtes à têtes avec nos amies les couleuvres ! Puisqu’elle ne parait pas pressée de s’enfuir je vais peut-être avoir le temps d’aller chercher mon appareil à photo, me dis-je ! Effectivement elle me laissera le temps d’aller et de venir…pour la voir se couler dans les herbes, souple et gracieuse comme le sont les serpents…Trop tard !
Que faisait-elle dans mon jardin ? Etait-elle venue par le ruisseau qui coule après la pluie ? Elle avait manifestement fait une rencontre malheureuse !
NB : la couleuvre vipérine « offre des combinaisons variables de couleurs et de dessins : jaune, ocre, gris, verdâtre, rougeâtre, lignes en zig-zag, damiers, rayures… » dit Philippe MARTIN dans son livre « La Nature méditerranéenne en France ». Celle-ci était plutôt gris verdâtre, avec des damiers dispersés sur le dessus du corps. Il ajoute encore "Inquiété elle s’aplatit, souffle et sa tête forme un triangle inquiétant.Pourtant sa queue effilée, les grandes plaques écailleuses sur le dessus de sa tête, et ses pupilles rondes ne peuvent nous la faire confondre avec la vipère...."
Je connais bien la couleuvre vipérine à Navacelles où je l’ai souvent regardée chasser… « appelée « vipère d’eau », elle vit à proximité des rivières et plans d’eau où elle recherche des batraciens, petits poissons, insectes qu’elle chasse le plus souvent en apnée prolongée. » dit encore Philippe MARTIN
extrait de "Journal Nature 2007" de Joëlle JOURDAN
19:00 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Bonjour Joëlle,
Il est si rare de lire des lignes aussi rassurante sur ces mal aimés que sont les Reptiles et surtout les Serpents, que je tiens à vous en remercier.
Joël GAUTHIER
Président de l'association Reptil'Var
Écrit par : Association Reptil'Var | 27/05/2007
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