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22/03/2014

Brume printanière

La nature s'éveille en douceur. Délicatesse des feuillages, bourgeons gonflés et jeunes pousses. Richesse des couleurs, jaunes et verts tendres mêlés de bruns. Transparence de l'eau et des frondaisons. Mes yeux vagabondent guidant mes pas ...

La lumière du ciel tamisée par la brume retrouve de l'éclat sur les pierres grises et humides du vieux pont et dans les fleurs des pruniers sauvages. Lumière semblant aussi jaillir des bourgeons argentés et prêts à éclore du peuplier, scintillant sur les gouttes d'eau suspendues aux rameaux du saule.

Le parfum soutenu et enveloppant des pruniers en fleurs me retient plus longuement. Immobile à présent, je m'abandonne à l'écoute de mélodies familières. Rouge-gorge, mésange, pinson, troglodyte, grive et merle révèlent ainsi leur présence matinale -ils chantent près des nids qui seront bientôt dissimulés par les jeunes feuillages.

 

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Extrait de "Journal Nature 2014" de Joëlle Jourdan

 

 

14/02/2014

Les oiseaux familiers

Il y a bien sûr le rouge gorge ! Et le troglodyte mignon, la grive draine; ils chantent ce matin ...

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Certains vont par deux, le cincle plongeur en allées et venues le long de la rivière, et la mésange charbonnière dans les buissons. Ils arborent un plumage renouvelé, aux couleurs éclatantes ... n'est-ce pas la St Valentin aujourd'hui ?!

 

Extrait de "Journal Nature 2014" de Joëlle Jourdan

 

24/02/2013

Jardin d'oiseaux

J'aime mon jardin. Un petit coin de nature "ensauvagée" au coeur de la ville, où de nombreux oiseaux y trouvent les conditions de leur vie. Je me tiens à l'écoute de ce monde vivant, en continuelle transformation, au fil des saisons et des ans...

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En hiver, les oiseaux y trouvent refuge et nourriture. Les vieux murs de pierres sont recouverts de lierre dont les baies ont nourri des volées de merles, grives et étourneaux. Les haies de troènes, lauriers sauce, lauriers tin et frênes abritent rouge gorge familier, fauvette à tête noire et fauvette mélanocéphale qui y prélèvent fruits et graines. Le vieux prunier, au tronc caverneux et aux branches décorées de guirlandes de clématites à l'automne, est un refuge accueillant pour de nombreux insectes, et aussi de nombreux oiseaux, dont les mésanges et fauvettes qui s'en nourrissent ...Dans le thuya j'y découvre souvent le roitelet triple bandeau très occupé à rechercher quelques insectes dissimulés sous les feuilles ... Et depuis peu un nouvel arrivant, assez inattendu, et attiré semble-t-il par la mangeoire sur laquelle il fait des passages prolongés: le tarin des aulnes.

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D'autres arbres s'interpénètrent sur cet espace limité: pin d'Alep, néflier du japon, pommier, figuier, olivier...Les oiseaux y sont à l'aise comme dans une grande volière, et à l'abri des griffes des chats ! Au sol des herbes sauvages que je ne coupe pas à l'automne sont de véritables "garde-manger" sur pieds !

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Puis vient le printemps. Les oiseaux trouvent alors dans mon jardin un territoire accueillant à partager ... C'est dans la haie et les buissons que chantent le rouge gorge, la fauvette à tête noire et la fauvette mélanocéphale où ils nichent ensuite. Le rouge queue noir chante sur le vieux mur, et choisit une cavité pour y loger ses oisillons.

Le nichoir fixé à une branche du noyer d'Amérique, reçoit souvent les mésanges bleues ou les mésanges charbonnières. Depuis ma véranda, située à la même hauteur que le feuillage de l'arbre, j'ai un poste d'observation royal ! Les oiseaux qui ont été nourris durant tout l'hiver sur le rebord de ma fenêtre se sont familiarisés avec ma présence ...

Le chardonneret élégant choisit les hautes branches de ce noyer pour y lancer, sans fatigue, sa ritournelle. Où cache-t-il son nid ? Un nid finement tissé d'herbes, de racines, de fils d'araignées, de lichens et placé dans les branches d'arbres ou d'arbustes élevés ...

Ainsi, au printemps, des petites familles s'égayent dans mon jardin, y faisant l'apprentissage du vol, et de la liberté.

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D'autres oiseaux font leur apparition à certaines périodes de l'année. Le pouillot, à l'automne, visite longuement feuilles et rameaux du noyer lorsque la sève suinte des feuilles. Le rouge queue à front blanc est de passage au début du printemps. Le troglodyte mignon était présent les premières années mais ne se montre plus. (il aurait été intéressant d'étudier l'évolution du peuplement du jardin en fonction des interventions humaines sur la végétation, et donc de la couverture végétale, mais je ne l'ai pas fait.)

Le petit duc scops, et le rossignol philomèle ont chanté et niché l'an dernier, pour la première fois. Leurs chants s'élèvaient durant la nuit, celui du rossignol varié, mélodieux et puissant est un vrai enchantement...

Et, tout au long de l'année, je peux voir aussi le grimpereau (des jardins ou des bois ?), le verdier d'europe, le pinson des arbres, la pie bavarde, et encore le pic épeichette, la chouette hulotte (en quelques passages nocturnes)

Le merle noir qui visite mon jardin depuis quelques jours trouvera-t-il le territoire à son goût pour y construire son nid, et me charmer de sa belle mélodie flûtée ? Ce serait une nouvelle première ! (ou n'était-il intéressé, comme les nombreuses grives, et les étourneaux que par les baies du lierre ?)

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"Le vivant ne tient pas dans des formes figées. Il emprunte des formes pour les abandonner aussitôt, il se transforme et transforme l'espace"  Gilles Clément

 

 Extrait de "Journal Nature 2013" de Joëlle Jourdan

 

 

17/02/2013

Sur le rebord de ma fenêtre

Une mangeoire placée sur le rebord de ma fenêtre me permet de nourrir les oiseaux durant tout l'hiver, et de les observer de très près. Avec le temps, ils s'habituent à ma présence, et viennent même lorsque la fenêtre est ouverte.

Quel bonheur de les voir voler dans les rayons du soleil matinal, d'entendre le froissement de l'air à leur passage. De repérer leur approche à leurs cris ...

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Un peu de beurre pour les uns, posé sur une pierre. Des graines de tournesol pour les autres, dans une mangeoire suspendue à la rampe de fer forgé, évitant ainsi les visites de tourterelles ou étourneaux bien trop gourmands, moins agiles et plus lourds ! Les mésanges, elles, sont de véritables équilibristes ...

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Mésanges charbonnières et mésanges bleus, friandes de graines de tournesol, ont vite fait de découvrir les mangeoires, en début d'hiver. Gardent-elles en mémoire le nourrissage de l'année précédente ? Elles se familiarisent avec la vie de la maison, et restent très fidèles au poste de nourrissage.

Attirés par le manège, et poussés par la faim en période de froid plus intense, d'autres oiseaux finissent par oser l'aventure. Ainsi la fauvette mélanocéphale, plus discrète que les mésanges et plus farouche, vient préléver le beurre sans relâcher sa vigilance... Le rouge gorge familier se régalera d'un peu de beurre et de graines, faisant quelques apparitions journalières prudentes. Nouvel arrivé à la mangeoire cette année, le chardonneret élégant s'installe et mange sur place !

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Les mésanges emportent la graine sur une branche voisine où elles la décortiquent et s'en régalent. Et moi je profite du spectacle ! Leur vol en nombreux va-et-vient, les jeux de pouvoir à la mangeoire entre mésanges bleus et mésanges charbonnières, le repas, et la petite toilette ...

Avec le printemps ces oiseaux ne quittent pas le territoire et nichent dans mon jardin. Ainsi au fil des années ils m'ont offert de belles observations: nourrissage, envol des oisillons. J'ai pu aussi me familiariser avec leurs chants, et les divers cris ...

Par la belle journée ensoleillée d'hier, la fauvette à tête noire lançait sa ritournelle, tout près de ma fenêtre. Rouge gorge et chardonneret se faisaient entendre également dans le jardin... Les oiseaux se préparent pour le printemps !

Extrait de "Journal nature 2013" de Joëlle Jourdan

27/09/2012

Chants d'automne

à Navacelles ...

Parfois, lorsque mes yeux se tournent vers le lointain, une falaise, une courbe du paysage, une lumière, là où mes yeux se posent, je vais...Je vais dans les pentes caillouteuses, habitée de nombreuses et belles sensations, émotions...

Les lumières, les couleurs de la végétation en ce début d'automne, les matières minérales et végétales qui se confrontent, s'interpénètrent -contrastes toujours saisissants à mon regard qui ne connait pas l'ennui, ni l'habitude- tout dans cette nature sauvage est et reste émerveillement...

Sur le chemin un gazouillis m'interpelle. Léger. Il ne m'est pas toujours aisé de reconnaître l'oiseau au seul chant (mon oreille manque-t-elle de sensibilité musicale ? Ou bien mes yeux font-ils preuve de tyrannie ? ) Je guette alors ce moment où l'oiseau, furtivement, se montrera dans une trouée de la végétation, sur une branche sèche ou défeuillée, révélant sa silhouette, ses couleurs...J'aime observer l'oiseau dans son comportement, ses petites habitudes -qui me le rendent familier. Immobile, tous mes sens en éveil, j'attends...De menus cris annoncent l'arrivée de mésanges à longue queue...

Alors, dans la végétation buissonnante des bords du chemin -pistachiers térébinthes, amélanchiers, chênes pubescents, aubépines, ailantes, je vois -si près de moi que j'ai le sentiment d'être un arbuste parmi les arbustes et d'habiter ce lieu- aller et venir, se mêler et se disperser: mésanges charbonnnières, mésanges à longue queue, fauvettes mélanocéphales, une troupe d'oiseaux -chorégraphie d'automne- qui acceptent ma présence, pour un temps, puis s'éloignent. Je me laisse inviter au spectacle.

Les chants d'automne n'ont pas la vivacité de ceux du printemps. Le gazouillis se fait toujours entendre, mais les buissons garderont leur mystère.

Je reprends ma route.

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Extrait de "Journal Nature 2012" de Joëlle Jourdan