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24/06/2012

Faucon crécerellette

à St Pons-de-Mauchiens

Photographies Bertrand Louvet

Espèce ayant frôlé l'extinction sur le territoire français durant les années 80, le crécerellette ne se reproduit aujourd'hui que sur trois sites français, dans l'Aude, les Bouches-du-Rhône, et l'Hérault. Ce statut de vulnérabilité lui confère aujourd'hui de nombreuses mesures de protection réglementaires. Voir le site de la LPO (en bas de page)

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Les faucons crécerellettes sont de retour de leur hivernage africain au mois d'avril...C'est à St Pons-de-Mauchiens qu'ils se reproduisent, et où ils retrouvent chaque année le même site de nidification, et le plus souvent le même nid.

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Alors petit ?

Dans ce village ils ont trouvé le confort de la tuile canal pour y loger leurs petits... (En pays de Crau, les crécerellettes chassés des toits des bergeries par les choucas, ont élu domicile dans des tas de pierres à même le sol. Moins en sécurité qu'au village...)

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C'est depuis la fenêtre de leur cuisine que Bertrand et Lulu observent chaque jour les faucons crécerellettes installés sur le toit de la maison en vis à vis. Et les rues de nos villages étant étroites, le spectacle est à "portée d'yeux" !

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S'émerveillant de leurs prouesses en vol, ils attendent avec une certaine impatience l'apparition des oisillons...

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que c'est beau !

Puis ne se lassent pas de suivre les nombreux va-et-vient du nourrissage. Jusqu'au jour où ...

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super, vas-y !

 Après l'envol des jeunes, lorsque le nid devient silencieux et le ciel vide au-dessus du toit, un peu de tristesse vient ternir le bel été méditerranéen, mais il reste la joie d'avoir été invité dans l'intimité de la petite famille pendant de si longs jours...

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Aïe, ça bouge !

*

 Bertrand Louvet, notre ami artiste du livre (typographie), n'en a pas oublié pour autant son autre passion: la photographie. Et il partage généreusement ces belles images avec nous. Nous l'en remercions

 *

 

Plus d'infos sur le faucon crécerelette sur le site de la LPO

http://crecerellette.lpo.fr/index.html

 

 

 

21/05/2012

Les gorges oubliées

La vallée entre Alzon et Vissec, où peu à peu se perd une rivière: La Vis.

Je m'engage dans les gorges, la route en épouse les méandres. Les falaises rocheuses se détachent sur un ciel bas et gris, inégalement transpercé de lumière depuis l'arrêt de la pluie.

Des silhouettes noires ornant la ligne de crête des rochers, attirent mon attention. Arbres tortueux m'évoquant les estampes chinoises...Cette vision retient mon regard, je me laisse aller à une rêverie, et dans le même temps je m'interroge...

La réponse viendra plus loin, au détour d'un virage...Ces silhouettes noires aux formes étranges ne sont pas végétales, ce sont les vautours dont on m'a parlé à Alzon, venues de contrées lointaines pour une curée...Et je dénombre une trentaine d'oiseaux, posés en crête, ou accrochés aux falaises, de part et d'autres des gorges.

Majestueux, ils se tiennent immobiles dans une posture choisie, et dessinent des formes étranges sur le gris du ciel. Ailes repliées ou entre-ouvertes mais en dissymétrie; ailes entièrement déployées de part et d'autre du corps, ou en arche au-dessus d'eux; une aile étirée vers le bas, l'autre s'arrondissant sur la tête. Evoluant avec une grande lenteur et de longs temps d'immobilité, ils changent de position, et parfois de place...Une vraie danse buto !

Je reste longtemps immobile, entre observation et rêverie...

Extrait de "Journal Nature 2012" de Joëlle Jourdan

 

 

03/09/2011

Hirondelles

Au bord du lac du Salagou...

Pas de vent. Aucun bruissement de feuilles, ni de clapotis de l'eau...Univers un peu étrange.

Des gazouillis mêlés attirent mon attention. Je lève les yeux et découvre, autour de deux peupliers défeuillés à leur cime, un ballet d'hirondelles ! Elles volent, décrivant des ellipses multiples et enchevêtrées, se posent quelques instants à peine sur les extrémités des rameaux les plus fins, les obligeant à ployer sous leur poids (pourtant si léger !), se balancent un peu, et s'abandonnent à nouveau au vide pour reprendre leur vol...

Mes yeux sont ravis -au sens premier du terme. L'arbre semble orné de fines silhouettes noires, découpant le ciel bleu, et arrêtant parfois un mouvement qui semble perpétuel ! Sur les branches, des ailes frémissent comme feuilles au vent, des ventres blancs scintillent dans la lumière matinale comme des diamants aux doigts graciles de jeunes filles...

 Froissement de l'air au passage des oiseaux, babil continu. Mon approche a dispersé le vol, d'un seul mouvement. Mon immobilité rassure, et bientôt le ballet retrouve la scène première.

Me voilà invitée au spectacle ! L'oeil peut saisir selon son envie, le vol dans son ensemble, ou suivre un oiseau dans son parcours, ou bien s'arrêter à l'extrémité d'un rameau et voir les hirondelles s'y poser avec légèreté et repartir presque aussitôt...Instants magiques de pure poésie !

Toujours immobile, je deviens hirondelle emportée dans le tourbillon joyeux.

Extrait de "Journal nature 2011" de Joëlle Jourdan

01/07/2011

Après l'envol

J'ai observé plusieurs fois l'envol d'oisillons qui avaient grandi dans le nichoir placé, devant ma fenêtre, sur le tronc d'un noyer d'Amérique...Un bel arbre dont le feuillage offre abri et nourriture à de nombreux oiseaux.

Au petit matin, les cris répétés des parents qui ont cessé de nourrir ce jour-là, incitent les oisillons à quitter le nid. Alertée par les cris, je me postais et attendais. Les oisillons apparaissaient bientôt, un à un, et s'envolaient avec plus ou moins d'hésitation et de hardiesse, selon le cas. Un spectacle toujours émouvant !

Le premier vol, encore bien malhabile, permet à l'oisillon de se poser sur une branche voisine. Fini la sécurité et la chaleur du nid qu'il partageait avec ses frêres. A lui le monde nouveau, hostile parfois...Un monde qu'il ne découvrira pas seul. Après l'envol les parents accompagnent encore les oisillons dans leur apprentissage des dangers et de la recherche de nourriture. J'ai pu l'observer dans mon jardin.

Parents et jeunes maintiennent le contact par des cris émis en permanence. Cris de contacts, cris d'alarme, cris quémandant la nourriture ou disant la satisfaction...

Le nichoir n'a pas été occupé cette année, mais depuis deux jours une petite famille de mésanges charbonnières fait ses apprentissages dans les arbres de mon jardin. Une cavité naturelle avait accueilli la nichée. Leurs cris m'ont avertie de leur présence.

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Extrait de "Journal Nature 2011" de Joëlle JOURDAN

15/05/2011

Les vautours fauves

Au Cirque de Navacelles...Je marche le long des falaises, le ciel est bas ce matin.

De l'autre côté du Cirque -côté gard, au nord donc- trois grands oiseaux planent avec majesté, et s'élèvent en tournoyant. Une belle chorégraphie !

A la limite des nuages dans lesquels ils disparaissaient par moments au cours de leur ascendance, ils se laissent glisser vers le sud, en une ligne droite sans ratures, et perdent peu à peu de l'altitude. Ainsi ils traversent le Cirque et passent ...juste au-dessus de moi ! Trois vautours fauves aux ailes longues et arrondies vers l'arrière, dont les extrémités très digitées se détachent sur le ciel gris...Queue courte et carrée, tête plus claire. Je profite du spectacle !

Puis, très vite les vautours tournoient et s'élèvent à nouveau dans une autre ascendance, jusqu'à disparaître dans les nuages proches...Ils poursuivront leur route invisibles à mes yeux. De telle rencontres nous ravissent et nous laissent un peu seuls, et si petits....

Mes yeux quittent le ciel devenu muet, et se posent sur les herbages. Des abeilles butinent les vipérines malgré l'absence de soleil. C'est la période des récoltes actives. Quelques papillons aussi, un argus bleu, un gazé, et là est-ce un tabac d'Espagne ?

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Extrait de "Journal Nature 2011" de Joëlle JOURDAN