Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/10/2021

Lever de soleil sur le Cirque de Navacelles

Ce matin, au lever du jour, j'ai quitté le confort relatif de mon appartement, et franchi le seuil sans grande prise de risque... Les pierres sonnantes sous mes pas m'invitent à me mettre à l'écoute. Je dépose sur le bord du sentier tout ce qui alourdirait ma marche : ces pensées en boucle qui nous habitent dans le quotidien de la vie -des questions trop souvent sans réponses.

Je marche... Je lève les yeux jusqu'à la ligne d'horizon ondulant tout autour du Cirque. Mon regard s'élargit alors vers le ciel, qu'il parcourt d'un mouvement circulaire, et rencontre une frange de nuages blancs ourlant les corniches calcaires à l'Est.

Je gravis la pente. Le silence minéral m'enveloppe, percé de quelques cris d'oiseaux -ici des mésanges et là des perdrix. La frénésie touristique a cessé. Le Cirque a retrouvé son intemporalité, ancré au fond des temps géologiques. Dans les gorges, le bourdon de la cascade. Les lieux façonnés par la main de l'homme captent alors mon regard-remontent à ma mémoire des images du passé aux différentes époques de ma vie, et du passé dont on m'a parlé dans mon enfance. Comme la pierre, l'homme à présent m'apparaît dans sa propre intemporalité -Rien n'a changé, nous sommes tout autant démunis que les hommes à l'aube de l'humanité devant le Grand Mystère

La lumière devient plus vibrante au-dessus de l'horizon, filtrant à travers les nuages opalescents. L'ombre, dans le Cirque, s'épaissit. Puis le soleil s'extirpe de son voile -projecteur dirigé sur ma vie.

Nous sommes si peu de choses. Et riches de tant de choses.

IMG_20210328_183852.jpg

 

Extrait de "Journal Nature 2021" de Joëlle Jourdan

11:53 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

03/04/2021

Marcher. Le corps en mouvement

C'est le corps en mouvement qui explore, expérimente le chemin. et qui vit le paysage. L'intègre. Le fait sien. S'installe alors un dialogue -intime.

Chemins sonores, parsemés de chants d'oiseaux. et chemins de senteurs. Parfums sucrés des nerpruns et des buis aux fleurs si discrètes à nos yeux mais révélant une présence odorante. J'aime me laisser agripper sur mon passage par un parfum et en chercher la source, humant l'air alentours. Puis je reste dans ces effluves, en savoure les nuances. De la même façon qu'immobile et silencieuse, je me laisse ravir par le chant d'un oiseau connu ou inconnu, les sons me traversant, résonnant en moi avant de se disperser. 

Le corps en marche, et en mouvement, appréhende le chemin par les pieds, en éprouve et dessine les reliefs, les irrégularités. Marcher sur ces chemins pierreux de Navacelles, choisir mon appui au sol, mon pas, le rythme de ma marche est initiatique -Je vais, en écho, dans le dédale de mes sentiers intérieurs, y découvre mes aspérités, les obstacles à franchir, ainsi que les lieux accueillants où prendre un peu de repos : une herbe tendre, une terre souple.

Mon corps en marche, en mouvement, découvre le paysage par les sens. Odorat et ouïe -les sens premiers, et puis la vue si prégnante. L’œil m'ouvre à l'horizon. Au volume. A la matière. Le paysage devient sculpture. Et vibre de toute l'énergie de la terre. Une sculpture dont la surface bourgeonne de vie. J'en découvre les rondeurs, les courbes, mais aussi les cassures, les rugosités que je caresse longuement d'un regard ému -ressentant alors ce paysage vivre à l'intérieur de moi, éveillant/réveillant mon paysage intérieur silencieux et confiant -tout passe, les épreuves, les saisons. Et le printemps revient.

IMG_20210403_111321.jpg

Je suis ce paysage si particulier de Navacelles, et dont les chemins me sont familiers depuis fort longtemps. Paysage parcouru et habité depuis la nuit des temps par l'humain en quête d'abri et de nourriture. En quête d'espace vaste pour libérer, agrandir cœur et âme. Je marche l'histoire de l'humanité en ce lieu. Me relie à la communauté humaine à travers le temps. Gratitude à tous ceux qui m'ont précédée, qui ont façonné ce paysage modelé au départ par les forces vives de la nature.

 

"Journal Nature 2021" Joëlle Jourdan

15:31 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

08/11/2020

Ce jour

P1580029-C Bobin-w.jpg

Extrait de "Journal nature 2020" de Joëlle Jourdan

13:24 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

27/05/2020

1ie balade

Campis, près du Vigan dans le Gard ...

Après deux mois de réclusion, une photo de Mireille Pélindé Rian, spécialement dédiée à ART ET NATURE

2020_05_22-Campis-Graines-DSCN01111.jpg

 

23:36 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

04/05/2020

Toi, le hêtre.

Extrait de "Journal Nature 2020" de Joëlle Jourdan

Sur les chemins de Navacelles ...

P1570435-w.jpg

Savez-vous que la scarification de l'écorce d'un arbre le fragilise ? C'est une porte d'entrée pour les parasites vecteurs de maladie...

P1570439-w.jpg

P1570440-w.jpg


Savez-vous quel est l'âge de ce hêtre dont la graine, la faîne, est arrivé par la rivière et s'est implantée sur sa berge ?

P1570449-w2.jpg

Voyez-vous comment il résiste aux assauts des crues de cette même rivière ? Voyez-vous la puissance de son réseau de racines ? La puissance de son tronc dressé vers la lumière ? La délicatesse de son feuillage printanier, sa transparence à la lumière ?

Savez-vous combien de générations d'enfants, de femmes et d"hommes se sont reposés dans son ombre bienfaisante, à l'écoute de la rivière coulant sur son lit de galets ? Combien se sont adossés à son tronc se mettant à l'écoute de ses confidences ?

Toi, le hêtre, le guide silencieux et immobile, tu vis une nouvelle jeunesse en ce printemps 2020 -comme à chaque printemps nous disent les scientifiques !

Est-ce toi ou la rivière complice qui m'a délivré ce message aujourd'hui : "écoute palpiter joyeusement le cœur de la vie dans ce bel arbre, un hêtre vénérable !"

05:48 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (2)