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06/06/2007

La nature nous enseigne

Je n’ai pas arrêté le nourrissage cette année, aux premiers beaux jours, comme il est souhaitable de le faire…et j’ai distribué quelques graines de tournesol chaque matin –quelques graines seulement !- qui m’offraient ainsi quelques visites des mésanges –J’avais bonne conscience, en ne mettant que « quelques graines » … !

Et bien, NON, j’ai bien crée une dépendance : l’envol des jeunes mésanges a eu lieu le 22 mai, et je constate qu’au moins deux jeunes ( un autre a été mangé par le chat) habitent encore mon jardin..Ils passent eux aussi au poste de nourrissage, dans lequel ils s’installent parfois pour manger –oubliant ou n’ayant pas appris à fuir avec leur graine, comme le font les adultes- Ils décortiquent et consomment les graines sur place. Et dans le même temps les parents, à peu de distance, signalent le danger par des cris d’alarme, puis tente de déloger les jeunes en les bousculant lors de leurs passages à la mangeoire.

A d’autres moments de la journée j’entends les parents appeler. Des cris que je connais maintenant, qui rassemblent la nichée..Les parents veillent encore. Le mâle chante parfois. Essaye-t-il de tourner la femelle vers ses obligations naturelles qui seraient de préparer une deuxième nichée ?!

Voilà comment j’ai crée une dépendance, changeant le cours naturel des événements : les jeunes ne s’éloignant pas du poste de nourrissage, les parents ne lâchent pas la surveillance de jeunes non autonomes !!

1ier enseignement : nos conduites ne sont jamais anodines, et pèsent sur la vie des autres... 

2iè enseignement : l’aide apportée trop longtemps peut compromettre l’acquisition de l’autonomie…et priver de liberté… On le savait me direz-vous !

16:30 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

04/06/2007

Mimétisme

Assise sur la ruffe auprès du l’eau, mes yeux vagabondent. Voyant  tout je ne regarde rien (ou bien est-ce l’inverse, je ne sais plus !) Je vais ainsi de l’horizon, où se détache le mont Liausson et son village, au lac ; puis du lac à son rivage…L’eau est presque plate, elle clapote doucement sur la ruffe en quelques vaguelettes. Une masse plus sombre se détache dans la transparence de l’eau. Elle s’agite au gré des vagues, suivant le rythme de l’eau. De menus fils d’argent se dessinent et puis s’effacent. Mes yeux sont attirés par ces points de brillances : ils m’évoquent des alevins. Etrange me dis-je que des plantes aient ainsi leurs extrémités imitant les alevins lorsqu’elles émergent ! La question me sort de ma rêverie ( poético-photographico-naturaliste !) ..Quelles sont donc ces plantes ?! J’affine ma « mise au point » comme j’aurais pu le faire avec un appareil à photo…Oh ! surprise : c’est un banc d’alevins, en masse sombre vu leur grand nombre ! Masse abandonnée à l’eau, à ses va et vient, à la façon de feuilles se balançant autour de leur tige sous la poussée de l’eau…Et ici et là des alevins se laissent flotter, flancs au soleil –comme morts- puis se retournent. Est-ce un moyen de défense contre les prédateurs ?

Mimétisme encore ….Au milieu de la masse sombre, une tige plus claire  –petite branche ou racine ?- à demi émergée…Un regard plus précis et la "tige" se révèle être une couleuvre vipérine : tête hors de l’eau, telle un périscope ! Elle observe, indifférente aux alevins qui l’enveloppent et la recouvrent –Repue sans nul doute !

La séquence se prolonge un long moment. Le même jeu des alevins, la même position de la couleuvre…Puis brutalement, la couleuvre s’immerge et nage jusqu’au bord du rivage, tout près de moi. Elle se glissera hors de l’eau, sur la ruffe, épousant les saillies de la roche pour se déplacer, dissimulant ainsi son avancée jusqu’à une anfractuosité du rocher, dans laquelle elle disparaîtra –Voici venu le temps de la digestion peut-on penser ?!

Alevins ou couleuvres, chacun à leur façon tentent de se dissimuler à la vue des prédateurs. Manger sans être mangé ! Il s’agit de survivre !

Les balades au cœur des ruffes nous réservent toujours de belles surprises. Ce matin j’ai observé, dans une combe au-dessous de moi, une famille de mésanges en partance …j’ai reconnu les cris qui me sont familiers, et j’ai vu une dizaine de petites mésanges voletant dans la végétation assez serrée… Il était déjà tard, mais des chants se sont fait entendre : le rossignol bien sûr, le pinson, l’hypolaïs polyglotte dans les arbres et arbustes,  et la rousserole turdoïde dans les roselières…Sur le lac, les grèbes huppés accompagnés de leurs petits, les foulques ….

15:30 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)

03/06/2007

Ode à regarder les oiseaux

Et bien !

oiseaux

invisibles

de la forêt, du bois

de la pure ramée

oiseaux de l’acacia

et du chêne,

oiseaux

fous, amoureux,

oiseaux surprises,

musiciens migrateurs,

un dernier

mot

avant

de rentrer,

souliers mouillés, avec

épines et feuilles mortes

chez moi :

vagabonds,

je vous aime

libres,

loin du fusil et de la cage…

Extrait de « Odes élémentaires » de Pablo NERUDA

15:45 Publié dans Nature, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

01/06/2007

Reliefs de repas

Le miaulement du chat était bien de mauvaise augure….Depuis ma fenêtre, j’ai aperçu dans le jardin un amas de jeunes plumes grises et quelques lambeaux de chair..les restes d’une petite mésange. « C’est la nature » m’a dit mon jeune fils. Le chat est là pour manger les oiseaux …

J’ai nourri les mésanges qui ont nourri leurs petits…qui ont nourri le chat (qui n’est même pas mon chat !). Restons lucides, les postes de nourrissage sont d’abord des postes d’observation, pour notre seul plaisir ! Peut-on dire –comme on le fait parfois- qu’ils participent à la sauvegarde des oiseaux ? Ils nous sensibilisent aux lois de la nature, et nous informent sur notre place en son sein…(Il m’arrive parfois de me demander si l’homme n’est pas prétentieux de penser –de croire- qu’il peut infléchir le cours des événements de l’histoire de la terre. A l’échelle de l’univers qu’est l’homme si ce n’est qu’une « poussière d’étoile » comme l’a si joliment écrit Hubert REEVES…Je ne veux pas dire que nous devons  négliger nos responsabilités, mais nous devons rester humbles !)

A propos de nourrissage des oiseaux, un souvenir revient à ma mémoire. Dans ma petite enfance, un jour d’hiver où la neige tombait –moments magiques pour un enfant bien au chaud derrière la baie vitrée- j’ai appris brutalement les lois de la nature… Des miettes de pain, déposées sur la neige sans traces, ont vite attiré les oiseaux : des mésanges, des rouges gorges, que  je découvrais avec un grand bonheur. Derrière la fenêtre –déjà !- j’observais de tous mes yeux ! Puis ce fût le désenchantement. La même main qui avait nourri allait reprendre : des pièges furent posés sur le même lieu, et malgré tous mes efforts pour les effrayer, je vis mésanges et rouges gorges revenir confiants, et se faire prendre…. Voilà sans nul doute comment s’éveille une vocation de naturaliste !

Extrait de « Journal Nature 2007 » de Joëlle JOURDAN

17:25 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)