22/05/2007
Des oisillons
Peu après je retrouve l’oisillon, toujours perché sur la même branche, mais en appui sur une seule patte (la droite)…Petite boule de plumes grises –ventre clair à la raie noire encore incertaine en couleur et en forme, gris plus foncé sur le dos. Ailes plus sombres encore. Calotte noire. L’oisillon dort ! Tête rentrée dans les épaules. Son oeil gauche –la tête de profil s’appui sur l’épaule droite- est fermé. La paupière inférieure qui se relève pour clore l’œil est pâle, et crée une petite irrégularité dans la ligne horizontale de la calotte …Il dort dissimulé sous les grandes feuilles du néflier du japon. Il se remet de son aventure…Quoi de plus naturel de dormir après avoir mangé ?! Les fourmis vont et viennent sur la branche, passant tout près de lui…saurait-il les manger ?! Quelques menus cris l’alertent –sans doute un autre oisillon, perché tout près, que je ne vois pas. Il ouvre les yeux, se redresse un peu -sa pupille noire rétablit la ligne régulière de la calotte- puis ne voyant rien venir, reprend la position de repos. Il change d’appui, une patte, deux pattes, une patte à nouveau, c’est la patte gauche qui prend le relais pour prolonger le somme –tête tournée vers la gauche cette fois ! Et la petite virgule gris clair qui se dessine à la fermeture de la paupière… ! La position est confortable semble-t-il ! Quels rêves peut faire un oisillon nouvellement sorti du nid ? !
Des appels, l’adulte s’approche chenille au bec, l’heure est au réveil ! L’oisillon signalera sa présence, puis recevra la nourriture, comme il le faisait au nid : tête relevée, bec grand ouvert, ailes écartées pour garder l’équilibre, corps agité de petits soubresauts…de bonheur sans doute !
Après le repos et la collation, vient la toilette ! Les plumes duveteuses abritent de nombreux poux …l’oisillon s’active, fouillant ici et là, s’ébrouant. Puis il déplie les ailes, à droite, à gauche, à droite encore, plusieurs fois. Etire les grandes plumes des ailes et de la queue comme on ouvre un éventail, et l’agite !
Une heure déjà que j’observe le manège…Combien de temps les parents suivent-ils ainsi leurs petits ? Combien de temps faut-il pour que les oisillons capables de voler, cherchent leur nourriture, et échappent aux prédateurs –hélas pas tous ?! Heureusement, le chat, qui s’est installé dans mon jardin, n’est pas là ce matin !
NB : La fenêtre ouverte m’a permis de suivre les aller et venues des mésanges, en écoutant – à distance – leurs cris… Treize heure : la petite famille est toujours là, mon jardin embroussaillé est un vrai refuge !
Incroyable mais vrai ( l'histoire a une suite !)
Une femelle rouge queue –croyais-je- s’était présentée sur les branches à la hauteur de ma fenêtre, paraissant peu dérangée par ma présence, elle voletait -des cris d’alarme venaient du jardin- serait-ce un jeune ? Je l’ai suivi du regard quelques instants, puis j’ai repris l’observation de la mésange, doutant de ma première conclusion … Mais l’intrigue restait entière : lorsque je m’approchais de la fenêtre, à plusieurs fois au cours la matinée, les cris d’alarme de la femelle reprenaient de plus belle…
Je n’aime pas les questions sans réponse –surtout lorsque la réponse ne dépend que de ma bonne volonté ! Alors un temps d’observation plus long et dirigé cette fois vers le rouge queue -abandonnant un peu la mésange !- m’a permis de vérifier que dans mes arbres il y avait bien aussi une petite famille de rouge queue : femelle et jeunes ! ...Depuis, oisillons et parents, rouge queue et mésange, vont et viennent…mais n’ont toujours pas quitté mon jardin !
Extrait de "Journal Nature 2007" de Joëlle JOURDAN
13:10 Publié dans Nature | Lien permanent | Commentaires (0)
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