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06/05/2011

Concert de printemps

Au lever du jour...Je chemine au bord du lac, à l'écoute des chants d'oiseaux ...

Parmi les chants mêlés, domine celui du rossignol philomèle. Il vient des fourrés buissonnants où l'oiseau a élu domicile. Bien dissimulé, il se laisse approcher et lance son chant, musical, riche et sonore, sans faiblir...Au loin le chant du loriot d'Europe, en trois ou quatre notes graves, et un peu mélancolique.

Dans un bosquet de pins j'écoute la mésange bleue, puis est-ce ici un roitelet et là un grimpereau ? Les chants ne se prolongent pas, je ne m'attarde pas...

Le parfum des genêts en fleurs est intense dans la lande, et ses fleurs d'un jaune vif égayent la ruffe ! Perchée en haut d'un buisson, mais à couvert malgré tout, chante la fauvette pitchou; dérangée par mon approche elle lance son cri d'alarme et s'enfonce dans la végétation.

Sous les genêts fleurissent l'ail rose, l'euphorbe de Nice, l'asphodèle, la vipérine, le muscari négligé...A l'Est les nuages s'ourlent de rose. Le vent qui souffle ce matin n'est pas favorable à l'écoute et décourage les chanteurs... 

Près de l'eau, dans les grands peupliers, je retrouve le loriot. Perché à la cime de l'arbre, il reste difficile à voir malgré ses couleurs, jaune éclatant pour le corps et la tête, noir profond pour les ailes et la queue (chez le mâle)- L'oiseau d'or !  Le chant du loriot semble souvent venir du lointain. L'oiseau a-t-il un territoire large sur lequel il évolue ? Mes observations, ou recherches ne m'ont pas encore permis de répondre à cette question. On rencontre le loriot au bord du lac, ou des rivières comme la Lergue, mais pas à Navacelles. Le chant sonore et soutenu qui nous vient des cimes des arbres sur les bords de La Vis, est celui des grives, musicienne et draine.

Les broussailles du bord de l'eau, abritent le rossignol et la bouscarle de cetti. Ici une fauvette à tête noire et son chant flûté. Et un pinson des arbres à la phrase musicale terminée par une note montante, comme une signature ! Dans le ciel, un vol de martinets noirs. Au loin, pou pou pou, le chant de la huppe fasciée...

Le soleil perce les nuages. Depuis la roselière toute proche, la rousserole turdoïde salue le jour nouveau ! Karra-karra, un chant râpeux qui la caractérise, sans confusion possible. Mais l'oiseau est farouche et reste dissimulé dans les roseaux malgré mon attente patiente ( non récompensée cette fois !)

Des hautes branches d'un jeune frêne, s'élève un gazoullis. L'oiseau a une silhouette de fauvette, et un chant assez semblable, mais qui débute par 3 notes distinctes, je pense à l'hypolaïs polyglotte...Mes jumelles me permettent de confirmer mon intuition. Dos brun chaud, ventre et gorge jaunes, tâche d'un jaune éclatant sur la gorge. Bec fin d'insectivore. Queue assez longue, ailes plutôt courtes. Il se laisse admirer dans son tour de chant, de dos, de face, profil droit, profil gauche et on recommence !

Interrompant son chant, l'hypolaïs saisit sur la branche voisine une chenille qu'il dévore ! Un brin de toilette ensuite, il étire ses ailes...et le chant peut reprendre, en longues strophes qui paraissent parfois continues.

La fin du tour de chant s'annonce, l'oiseau volette ici et là; rejoint par la femelle ils s'enfoncent dans les broussailles proches...Une bouscarle, dérangée, émet alors son cri d'alarme, déclenche une course poursuite et chasse les intrus, les obligeant à se replier sur leur territoire...

Ce remue ménage me permet d'entrevoir la bouscarle -très furtive et quittant rarement les fourrés. Il me restera une "impression visuelle" de son passage, un oiseau brun sombre à la queue large et arrondie...

Ma balade se termine par un vagabondage entre les collines de ruffe. Dans un "bas-fond" je découvre de nombreuses ornithogales de Narbonne en fleurs...Et partout dans les zones herbeuses, des toiles tendues entre les herbes basses, comme de légers voiles transparents, prolongés par un entonnoir ouvert sur le sol et d'où, dérangée, sort une petite araignée noire et rouge...Etait-ce la malmignatte ? A vérifier lors d'une prochaine balade en m'équipant d'une loupe car l'araignée n'est pas grosse !

Extrait de "Journal Nature 2011" de Joëlle JOURDAN

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